Interview

« Nous avons de grandes ambitions au Maroc »

L’inauguration mercredi 12 avril 2017 du MotorVillage de Casablanca, l’un des plus grands flagships du groupe dans le monde, a été l’occasion de rencontrer Alfredo Altavilla, directeur pour la Zone Europe, Afrique et Moyen-Orient du groupe Fiat Chrysler Automobiles. Il a bien voulu nous dévoiler les ambitions industrielles et commerciales du constructeur italien au Maroc.

Challenge : Les investissements pour la construction de votre flagship sont conséquents. Quelle vision et quelles sont vos ambitions dans le Royaume ? Subsidiairement, peut-on envisager dans un avenir proche une éventuelle installation industrielle de FCA au Maroc ?

Alfredo Altavilla : Cet investissement traduit, en effet, la volonté de notre groupe de s’implanter plus profondément en Afrique à partir du Maroc car, comme vous le savez, il y a une longue relation entre Fiat et le Maroc, une relation qui remonte au début des années 90 avec la voiture économique Fiat Uno et Fiat Palio. Le MotorVillage Casablanca est un investissement très conséquent et se doit d’être une vitrine pour les distributeurs dans le pays et c’est pourquoi je souhaite profiter de cette tribune pour faire une déclaration très claire. Nous voulons renforcer la présence des marques de notre groupe dans cette partie du monde et au Maroc en particulier.
Nous avons de grandes attentes avec cet investissement. L’année dernière, nous avons atteint autour de 8 % de parts de marché. Notre ambition est clairement de doubler notre part de marché au Maroc cette année et je pense que l’ouverture de notre vaisseau amiral va contribuer fortement à réaliser cet objectif.

A l’image de ce que fait Ford, FCA envisage-t-il de faire du sourcing à partir du Maroc ? Est-ce que le Maroc pourrait devenir le hub du groupe FCA pour l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne ?

Absolument, l’arrivée d’un hub pour la partie subsaharienne de l’Afrique donne du sens à notre implantation à Casablanca et logiquement, le Maroc est le hub de notre présence dans cette partie de l’Afrique, d’où ces investissements. Ce n’est pas la seule et unique attente. Nous avons sur les années 2017-2022 pour cette partie de l’Afrique, un plan de développement stratégique assez précis. Nous allons initier un nouveau visage de l’industrialisation en Afrique et le groupe Fiat Chrysler Automobile va jouer un grand rôle dans tout ça.
Ce que je pense, c’est que le marché automobile est en train d’exploser. Cela justifie notre présence aujourd’hui et également d’envisager d’aller plus loin dans nos ambitions industrielles. Au bon moment, je pense que je reviendrais pour vous donner de bonnes nouvelles.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les développements à venir de la griffe Abarth et ses répercussions sur la gamme Fiat ?

Abarth a lancé deux nouvelles voitures l’année dernière, la 595 et la 124 Spyder qui ont chacune rencontré le succès. Abarth reste sur le segment des petites voitures, une réelle marque premium. Notre objectif est de continuer à aligner ce label plus largement dans ce segment. Attendez-vous d’ici quelques mois à découvrir de nouvelles déclinaisons.

Alfa Roméo doit rejoindre Jeep dans l’escarcelle des marques à cash de FCA. Quelles sont vos ambitions avec la marque Alfa-Roméo et particulièrement ici au Maroc où le premium se porte bien ?
Nous avons de grandes ambitions ici au Maroc avec la marque Alfa Roméo dont l’image est très forte et qui jouit dans ce pays d’une réelle ferveur. C’est la raison pour laquelle nous avons construit autour du MotorVillage, une piste d’essai fermée afin de faciliter l’expérience de conduite et faire découvrir, sur piste, les qualités sportives de la Giulia, du Stelvio et des modèles Alfa Roméo en général. Car, nous pensons que nos clients ou futurs clients ont besoin de comprendre exactement ce qui fait la différence entre une Alfa Roméo et d’autres marques et qu’ils puissent ressentir l’émotion que l’on éprouve au volant d’une voiture de la marque au Biscione.

Toyota vient récemment d’introduire son C-HR hybride au Maroc… Vous n’avez pas développé de véhicule hybride dans les onze marques qui composent FCA, quelle va être votre stratégie et les directions que vous allez prendre pour y remédier ?

Bien sûr que chez Fiat Chrysler Automobiles, nous avons travaillé très tôt sur de nouvelles générations de voitures hybrides et électriques. Mais vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, le business model de vente des voitures électriques n’est pas encore générateur de profit. Cependant, il n’y a pas d’équivoque sur le fait que nous avons tous besoin d’un modèle électrique et hybride sur le marché dans le futur.
Je pense qu’en 2019 probablement, nous attaquerons le marché par l’un ou l’autre.

Bio Express

Né en 1963, Alfredo Altavilla a fait quasiment toute sa carrière au sein du groupe Fiat. Auparavant Président d’Iveco, la filiale camions du groupe Fiat Industrial, c’est en 2012 qu’il est nommé directeur pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique en remplacement de Gianni Coda.
Depuis quatre ans, il a en charge les opérations du constructeur pour cette région et s’est acquitté, non sans un certain succès, à redynamiser les ventes du groupe dans cette région du monde et de la lourde tâche de relancer et développer la marque sportive Alfa Roméo.
Jouissant du statut de quasi numéro deux au sein du directoire du groupe, car il ne faut pas oublier l’héritier de Fiat, John Elkann, on parle cependant beaucoup de lui pour succéder au Président Sergio Marchionne en 2019.

 

 
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