Pandémie

Coronavirus : ce que l’on sait du Covid-19 chez les enfants

Avec la rentrée qui commence bientôt, les parents d’élèves sont tous sur le qui-vive. Et pour cause, la propagation du coronavirus qui continue à un degré important dans le royaume. En effet, selon des experts, les enfants sont un vecteur de transmission du virus, toutefois, ils sont moins souvent et moins gravement atteints que les adultes. Mais, comment explique-t-on cela et qu’est-ce que l’on sait réellement à l’heure actuelle sur la contamination chez les enfants ?

Rappelons, tout d’abord, que le port du masque est rendu obligatoire par le gouvernement et que la distanciation physique est de rigueur avec une organisation spécifique (présentiel et distanciel). En effet, jusqu’ici les données collectées par les chercheurs depuis le début de l’épidémie confirment que les enfants sont bien moins touchés que les adultes par le Covid-19. Par exemple, en Europe, ils représentent moins de 5% des cas signalés selon Santé Publique France (SPF), qui se base sur une synthèse du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies. Il est à préciser aussi qu’en France, les mineurs comptent pour moins de 1% des patients hospitalisés et des décès.

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Aux Etats-Unis, les moins de 18 ans représentent 7% des cas de Covid-19, alors qu’ils comptent pour 22% de la population américaine, selon l’organisme américain CDC. Toutefois, le nombre de jeunes infectés a toutefois fortement augmenté dans le pays entre mai et août, selon le New York Times qui se base sur les statistiques de l’Académie américaine de pédiatrie. Cependant, on remarque certains cas de contaminations de jeunes qui sont spectaculaires. On note par exemple le cas d’une colonie de vacances américaine de Géorgie, révélé fin juillet. Le New York Times indique que les campeurs ont ignoré les mesures sanitaires, et cela a conduit à une contamination d’au moins 260 jeunes (testés positifs) sur 600 campeurs. Le journal américain souligne que parmi les enfants de 6 à 10 ans, un sur deux était contaminé, et qu’ils étaient 44% chez les 11-17 ans et un tiers chez les 18-21 ans. Cependant, selon le Haut Conseil de la santé publique (HCSP-France), les jeunes sont proportionnellement bien moins positifs au Covid-19 que les adultes.

Le pourcentage de tests virologiques PCR (prélèvement dans le nez) comme sérologiques (prises de sang) qui s’avèrent positifs chez les enfants est inférieur ou, au pire, comparable à celui des adultes, note le HCSP. D’ailleurs, force est de remarquer qu’en France métropolitaine, une étude a montré que, sur plus de 50.000 tests PCR pratiqués entre début mars et fin avril, ceux des enfants étaient revenus 3,5 fois moins souvent positifs que ceux des adultes. De même, en Islande, des échantillons représentatifs de la population ont été testés, afin de découvrir le taux de personnes contaminées ou ayant développé des anticorps. Bilan : les enfants étaient proportionnellement moins touchés que les adultes.

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Les points épidémiologiques hebdomadaires de Santé Publique France confirment que les cas de Covid-19 augmentent au sein de la population française. Mais le nombre de nouveaux cas diagnostiqués par des tests PCR chez les 0-14 ans reste faible et surtout inférieur à celui des autres classes d’âge, en particulier des plus affectées : les 15-44 ans et les 45-64 ans. SPF et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies insistent sur le fait que les plus jeunes sont beaucoup moins susceptibles d’être hospitalisés et de succomber à la maladie. Les formes les plus graves de la maladie et les décès affectent quasi exclusivement les patients âgés et souffrant de comorbidités, renchérit le HCSP. De même, aux Etats-Unis, le taux d’hospitalisation des enfants est de 8 pour 100 000 contre 164,5 pour 100 000 pour les adultes, selon le CDC. S’ils tombent malades, les enfants de moins de 1 an et ceux atteints de comorbidité doivent cependant souvent être hospitalisés et placés en soins intensifs, prévient le HCSP.

« Lorsqu’ils développent des symptômes de la maladie, les enfants excrètent autant de virus que les adultes. Ils sont donc tout aussi contaminants », indiquent SPF et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies, ajoutant qu’une étude allemande montre que la charge virale moyenne est comparable chez les enfants et les adultes malades lors de tests PCR. Il y a aussi une autre étude menée à Chicago sur 145 enfants qui a montré que ceux de moins de 5 ans avaient dix à cent fois plus de particules virales dans le nez, par rapport aux enfants plus âgés ou aux adultes. Pour les auteurs de cette étude, il s’agit là de la preuve que les jeunes enfants peuvent potentiellement être des facteurs importants de propagation du Sars-CoV-2 dans la population générale. Il est à noter également que les enquêtes faites sur des cas d’infection à l’école tendent à prouver que la contamination entre enfants est rare, en particulier chez les plus jeunes, dans les écoles maternelles et primaires.

« Le système immunitaire de l’enfant, parce qu’il est moins éduqué, parce qu’il a rencontré moins de maladies, pourrait être capable de faire une réponse immunitaire plus efficace et plus rapide contre ce nouveau virus inconnu de l’organisme que quelqu’un de plus âgé qui a un système immunitaire qui est déjà totalement éduqué. Pour rentrer dans les cellules, le virus doit se fixer sur des récepteurs ACE2 présents dans le nez. Or les enfants, comme les femmes, ont moins de récepteurs que les adultes et les hommes », explique Véronique Hentgen, pédiatre au centre hospitalier de Versailles. Pour leur part, Santé Publique France et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies estiment que des études plus ciblées sur les enfants doivent être réalisées afin de mieux comprendre la dynamique de l’infection et de la production des anticorps.

 
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