L'édito

Le Bac sert-il à quelque chose ? [Par Jamal Berraoui]

Dans quelques heures, l’annonce officielle des résultats du Baccalauréat aura lieu. Nous aurons droit aux pourcentages de réussite par branches, par sexe, par région etc… Tout le monde félicitera les reçus… sauf les enseignants qui respectent leur métier.

Ils parlent tous de la disparition de toute utilité de cet examen. Passons sur la tricherie, eux mettent en avant le niveau. La baisse tendancielle de celui-ci est une réalité indiscutable. La réaction est irresponsable. On change la notation, accordant aux exercices les plus faciles un maximum de points. On normalise avec le niveau au lieu de chercher à l’élever. La démocratisation de l’enseignement a abouti au cauchemar, parce que nous nous sommes limités au quantitatif. La preuve, c’est quand on réclame des moyennes de 18/20 pour passer un concours. C’est la preuve par neuf que l’on brade ce parchemin. Désolé de plomber l’ambiance, mais on peut être inquiet pour la majorité des néo-bacheliers.

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Ils vont se retrouver dans des filières générales sans connexion avec le marché du travail. On n’a jamais calculé le coût pour le contribuable de la déperdition universitaire, ceux qui passent plusieurs années à errer dans une faculté sans passer l’écueil de la première année. Ceux qui poursuivent le cursus ne sont pas nécessairement des lumières. Cette fausse démocratisation ne combat pas les inégalités, elle les creuse. La reproduction des élites est quasiment automatique alors que ce n’est pas une fatalité, Benguerir le démontre chaque année en permettant à des jeunes d’accéder aux écoles les plus prestigieuses, grâce à leurs efforts et non pas au système de notation.

Le Baccalauréat doit sanctionner un quantum de connaissances, jugé nécessaire pour suivre à l’université. Sauf qu’en vérité, la transmission du savoir est ardue dans l’environnement actuel. La plus grande des tares c’est la pauvreté du vocabulaire, dans les deux langues. Il est difficile d’imaginer une ouverture sur la philosophie quand on ne dispose que de 300 mots !.

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Il faut savoir regarder les problèmes en face et apporter la dose de pragmatisme à même de changer la donne. Les grands principes n’ont rien de vertueux quand ils aboutissent à un résultat totalement opposé à ce que l’on espérait. L’école doit retrouver sa vocation première, celle d’un lieu de transmission du savoir et non pas une administration qui délivre des diplômes sans valeur ou presque.

 
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