Commerce

Mezzour insensible aux doléances des opérateurs de commerce en réseau

Les opérateurs de la Fédération marocaine du commerce en réseau (FMCR) sortent bredouilles d’une récente rencontre avec le ministre de tutelle Ryad Mezzour.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce Ryad Mezzour continue de faire peu de cas des doléances des cinq cent enseignes enrôlées sous la bannière de la FMCR et qui comptent aussi bien des franchisés marocains de marques internationales, que des enseignes maroco-marocaines. Le ton serait même monté lors de cette réunion tenue en toute discrétion dans les locaux du ministère confié à Ryad Mezzour en octobre 2021, au vu du dépit des représentants de la FMCR à voir que leur interlocuteur, du haut de son statut de fervent défenseur du « made in Morocco », est resté inflexible par rapport à la doléance numéro 1 qui concerne la révision à la baisse des droits de douane des importations à partir de l’Asie, qui sont passées de 25% à 40% à la veille de la crise sanitaire mondiale en début 2020.

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Selon la FMCR, cette situation renchérit significativement les prix de vente au Maroc des mêmes produits écoulés en Europe, notamment les articles de prêt-à-porter. Cela ressuscite d’anciens tropismes chez les consommateurs marocains (du moins ceux qui peuvent se le permettre), consistant à différer une partie de leurs actes d’achat lors de leurs vacances à l’étranger ! Sans compter, selon un adhérent de la FMCR, qui a préféré garder l’anonymat, qu’une bonne partie des produits d’importation d’Asie ne sont plus en concurrence avec l’industrie textile locale qui ne peut plus rivaliser avec des acteurs comme le Bangladesh (où le SMIC ne dépasse pas les 70 USD notamment dans la confection), ni même le Cambodge ou le Vietnam (où ce même SMIC est aux alentours de 200 USD). Ainsi, les mesures protectionnistes mises en place ne servent qu’à détruire encore plus d’emplois !

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L’autre doléance demeurée sans suite concerne la levée des droits de douanes sur les royalties et redevances payées aux franchiseurs étrangers, sachant que cela correspond à une rémunération justifiée de l’effort marketing et du soutien à la marque dont bénéficient les franchisés. Ce à quoi Mezzour renvoie son homologue des Finances, arguant que cette mesure est censée contrer les manœuvres de certains importateurs qui usent et abusent de cette pratique pour baisser leurs droits de douanes sur leurs importations effectives de marchandises. Là-dessus, notre interlocuteur membre de la FMCR reconnaît l’existence de telles pratiques chez certaines brebis galeuses de la profession, mais cela ne devrait pas, selon lui, pénaliser la majorité des adhérents qui paient de « vraies » royalties et se retrouvent ainsi doublement pénalisés (droits de douanes revus à la hausse et assiette indûment élargie). Une solution pratique et équitable serait de plafonner ces royalties pour éviter qu’on s’en serve en péréquation fiscale pour réduire l’assiette de calcul des droits de douanes). Les deux parties se sont séparées avec le seul engagement de se retrouver en 2023 pour poursuivre le dialogue…qui semble de sourds pour l’instant. A suivre.

 
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