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Ouverture des frontières marocaines : les MRE ne décolèrent toujours pas

L’annonce la semaine dernière de l’ouverture progressive des frontières aériennes pour les marocains, résidents à l’étranger et les étrangers résidents au Maroc a suscité non seulement un brouillard de confusion mais également un tollé parmi les intéressés. En effet, plusieurs membres de la communauté marocaine résidente en Europe se sont fendus de vidéos ayant circulé de façon virale sur les réseaux sociaux depuis quelques jours pour déplorer une ouverture « désordonnée », par trop « contraignante » (techniquement et financièrement) et de « mauvais gout ».

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Pourquoi donc une telle levée de boucliers ? D’abord, la condition d’un test PCR valide 48 heures seulement avant le voyage a irrité au plus haut point les candidats au retour au Maroc par voie maritime car cela est pratiquement impossible sachant que la traversée entre les ports de Sète (France) et Gênes (Italie), les seuls ports autorisés à desservir le territoire marocain jusqu’à présent, dure près de 40h sans compter le trajet en voiture à partir des lieux de résidence jusqu’à l’embarquement. Qu’à cela ne tienne, les autorités marocaines viennent de rectifier le tir en annonçant il y a deux jours que pour ceux qui envisagent de rentrer au bled en empruntant le bateau, un test PCR supplémentaire sera effectué à bord du bateau. Mais la deuxième cause d’irritation de nos concitoyens résidant en Europe est plutôt difficile à résoudre (car pas vraiment du ressort du gouvernement marocain). Il s’agit du tarif exorbitant pratiqué par les compagnies de transport maritime desservant le Maroc à partir de la ville natale de Christophe Colomb et la « Venise du Languedoc », lequel se situe autour de 3.000 euros (aller/retour). Aussi, cela ferait monter le coût du seul trajet pour un MRE souhaitant se rendre au Maroc cet été à près de 4.000 euros ! De tels prix excessifs sont le fruit du jeu de l’offre et la demande car la canalisation de tous les flux vers le Maroc sur deux ports uniquement (au vu du maintien de la fermeture des frontières entre l’Espagne et le Maroc), de surcroît assez lointain des côtes marocaines, a créé une demande dépassant de loin les capacités de rotation des compagnies opérant sur ces lignes. Une aubaine au fait pour ces opérateurs, pour rattraper le temps perdu à cause de la crise du Covid-19…mais au détriment de voyageurs aux moyens financiers non moins meurtris depuis quelques mois.

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