Les chroniques de Jamal Berraoui

Reporter les élections est une nécessité

Selon les informations qui circulent, mais qui ne sont pas officielles, il y aurait une session extraordinaire du parlement en mars pour voter un nouveau code électoral et les élections auraient lieu avant la fin juin.

C’est une hérésie pour diverses raisons. La première, c’est que les désaccords sur des questions telles que la liste nationale pour les jeunes doivent donner lieu à un vrai débat. Nonobstant le fait que beaucoup de démocrates, et l’auteur de ces lignes en fait partie, contestent le principe même de la discrimination positive. Cela n’a pas changé la situation dans les partis où la lutte pour le partage de cette rente a affaibli les organisations de femmes et de jeunesses. Tous ceux qui ont une pratique partisane reconnaissent cet effet pervers et son caractère irréversible, puisqu’après le choix des listes, les mécontents désertent.

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Mais c’est surtout une hérésie dans le contexte que nous vivons. Le Maroc est dans la ligne droite dans son combat contre la pandémie. Il lui faut réussir la vaccination tout en évitant la troisième vague. En même temps, il nous faut affirmer les plans de relance, parce qu’il ne suffit pas d’arrêter les mesures restrictives pour que l’économie reparte de plus belle. Des secteurs d’activité auront besoin d’un soutien durable pour assurer leur viabilité. Des élections, cela fragilise la majorité hétéroclite et met sous cloche le parlement pendant au moins trois mois. D’ici juin, il n’est pas sûr que nous aurons atteint l’immunité collective. Il n’y aura donc ni meetings, ni porte-à-porte. Dans un pays où la participation est problématique, on prend le risque d’un scrutin sans valeur qui affaiblirait encore plus les instances élues et leur crédibilité.

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Depuis 2002, les élections se tiennent à temps, ce qui est la normalité démocratique. Mais nous sommes dans une situation exceptionnelle et retarder les élections de quelques mois, le temps que l’hypothèque sanitaire soit levée, n’est pas une entorse à la vie démocratique. C’est juste du bon sens !

 
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