Pandémie

Vaccin d’Oxford/AstraZeneca : quelle est son efficacité et en quoi est-il différent du vaccin de Pfizer ?

Le déploiement du vaccin Oxford/AstraZeneca a bel et bien commencé au Royaume-Uni. Voici tout ce que nous savons jusqu’à présent.

Le vaccin Oxford/AstraZeneca a en effet commencé à être administré au Royaume-Uni à partir du 4 janvier. Brian Pinker, 82 ans, a été la première personne à bénéficier du vaccin anti-Covid-19 d’Oxford/AstraZeneca à l’hôpital Churchill du NHS Foundation Trust. Environ 530.000 doses du vaccin sont disponibles dans tout le Royaume-Uni depuis le 4 janvier et les groupes vulnérables étant déjà identifiés comme prioritaires pour la vaccination.

Lundi, le ministre de la Santé, Matt Hancock, a décrit le lancement du vaccin comme une « étape vitale » dans la lutte contre le coronavirus, alors que le pays fait face à une augmentation spectaculaire du nombre de cas suite à l’apparition de la « nouvelle souche ». Les résultats globaux de la troisième phase de l’essai Oxford/AstraZeneca, qui a concerné plus de 11.500 volontaires du Royaume-Uni et du Brésil, démontrent que le vaccin est efficace à 70,4% en moyenne. Cependant, lorsqu’il est administré à une demi-dose puis à une dose complète, le vaccin peut être efficace à 90%. Toutefois, il a été fortement recommandé par le responsable des vaccinations au « Public Health England » de ne pas mélanger les différents vaccins Covid-19.

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Comment fonctionne le vaccin AstraZeneca/Oxford ?

Le vaccin appelé ChAdOx1 nCoV-19 utilise une version inoffensive et affaiblie d’un virus courant qui provoque des rhumes chez les chimpanzés. Les chercheurs ont déjà utilisé cette technologie pour produire des vaccins contre un certain nombre d’agents pathogènes, dont la grippe, le virus Zika et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). Le virus est génétiquement modifié, de sorte qu’il est impossible de le cultiver chez l’homme. Les scientifiques ont transféré les instructions génétiques de la « protéine de pointe » spécifique du coronavirus -dont il a besoin pour envahir les cellules- au vaccin. Lorsque le vaccin pénètre dans les cellules de l’organisme, il utilise ce code génétique pour produire la protéine de pointe de surface du coronavirus. Cela induit une réponse immunitaire, qui prépare le système immunitaire à attaquer le coronavirus s’il infecte l’organisme.

Quelle est son efficacité ?

AstraZeneca, multinationale pharmaceutique et biopharmaceutique britanno-suédoise dont le siège est à Cambridge, et l’université d’Oxford ont annoncé que leur vaccin était efficace pour prévenir de nombreuses maladies et qu’il avait fait ses preuves chez différentes tranches d’âge, notamment chez les personnes âgées. L’immunité partielle contre le Sars-Cov-2 est alors détectée environ 22 jours après l’administration de la première dose, a rapporté la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA). Les données publiées dans la revue scientifique médicale The Lancet début décembre ont montré que le vaccin était efficace à 62% pour prévenir le Covid-19 dans un groupe de 4440 personnes ayant reçu deux doses standards du vaccin, contre 4455 personnes ayant reçu un placebo. Cependant, parmi les personnes ayant reçu le vaccin, il n’y a eu aucune admission à l’hôpital ni aucun cas grave.

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De combien de doses dispose le Royaume-Uni ?

Le Royaume-Uni a obtenu 100 millions de doses du vaccin Oxford/AstraZeneca. C’est le plus grand nombre de doses commandées par le gouvernement parmi tous les vaccins candidats. La commande est suffisante pour vacciner 50 millions de personnes. AstraZeneca a déclaré qu’elle avait l’intention de fournir des millions de doses au cours du premier trimestre de cette année dans le cadre d’un accord avec le gouvernement. Quatre millions de doses seront disponibles après l’autorisation et des dizaines de millions de doses au cours du premier trimestre de cette année.

Est-il différent des vaccins de Pfizer et de Moderna ?

Oui, les vaccins de Pfizer et de Moderna sont des vaccins dits « messagers ». Les vaccins conventionnels sont produits à partir de formes affaiblies du virus, mais les vaccins messagers n’utilisent que le code génétique du virus. Ces derniers sont injectés dans le corps où ils pénètrent dans les cellules et participent à créer des antigènes. Ces antigènes sont reconnus par le système immunitaire et le préparent à combattre le coronavirus. Les vaccins Pfizer et Moderna ont tous les deux été approuvés aux États-Unis. Le gouvernement britannique a commencé le déploiement du vaccin Pfizer le 8 décembre. Contrairement à ce dernier, le vaccin Oxford ne nécessite pas de températures ultra-basses. Il nécessite des températures entre 2 et 8°C et peut être stocké pendant au moins six mois. C’est la température typique d’un réfrigérateur domestique, ce qui rendra le déploiement du vaccin beaucoup plus facile et rapide.

Qu’en est-il des anticorps et des cellules T ?

Il a été démontré que les vaccins Pfizer, Oxford/AstraZeneca et Moderna provoquent une réponse des anticorps et des cellules T. Les anticorps sont des protéines qui se lient aux envahisseurs étrangers de l’organisme et somment le système immunitaire qu’il doit agir. Les lymphocytes T sont un type de globules blancs qui traquent les cellules infectées dans l’organisme et les détruisent. Presque tous les vaccins efficaces induisent les deux réponses. Les données indiquent que le vaccin Oxford/AstraZeneca induit de robustes réponses des anticorps et des lymphocytes T chez les personnes de tous âges.

 
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