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Australie-Palestine: le sens profond d’une reconnaissance

Avec la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Australie, c’est une nouvelle page de l’Histoire mondiale qui peut s’écrire.

C’est la plus « grande île», formant presque un continent, étalée sur 7 741 200 km², 6ème plus grand pays au monde, en superficie. Le territoire australien a d’abord été habité depuis plus de 50 000 ans par des peuples autochtones dits aborigènes, quasi-totalement décimés par les premières vagues coloniales venues d’Europe.

En effet, ce n’est qu’au 17ème siècle que des navigateurs néerlandais et britanniques ont commencé à y accoster et à procéder à des explorations. En 1788, le Royaume Uni ou Grande Bretagne établit une « colonie pénitentiaire des Nouvelles-Galles du Sud », à Sydney Cove pour y amener des bagnards. Au cours des décennies qui suivent, les britanniques colonisent les terres les plus fertiles en les considérant « terra nullius ». En fait, cette colonisation va mener à des guerres décimant les populations autochtones (entre 300 mille et 1 million selon les sources disponibles).

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Un génocide passé sous silence dans l’histoire presque toujours racontée par les vainqueurs. Et ce n’est qu’en 1973 que sera mis fin à la « politique de l’Australie blanche ». La population va ensuite s’enrichir par des vagues d’immigration venues surtout d’Asie. Un modèle multiculturel sera adopté avec la consécration d’une démocratie garantissant le respect des droits des minorités ethniques. En réalité, sans bruit et sans éclats, l’Australie a entamé un processus profond de réconciliation avec son passé colonial, à l’instar d’autres pays dans le monde tels que le Canada ou le Brésil, autres formations sociales ayant aussi connu une gestation douloureuse.

Aujourd’hui, le Canada figure parmi les cinq premiers pays en matière de développement humain, et 23ème pour l’indice mondial de l’innovation (2024). L’Australie est aussi très active sur le plan multilatéral de par sa forte présence et participation active au sein des organisations internationales. C’est un pays qui a su faire de la diversité ethnique une source de progrès et de prospérité. C’est aussi un pays qui a prouvé que les différences culturelles ne font nullement obstacle à la citoyenneté et à la paix sociale, dans le respect des valeurs humaines universelles démocratiquement définies.

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Le processus de réconciliation s’est même étendu pour intégrer le respect et la protection active de la nature dans toutes ses composantes. C’est cette réalité dynamique et globale qui permet de comprendre la position de l’Australie, tout à fait décomplexée vis-à-vis de son passé, en décidant de reconnaitre l’Etat de Palestine.

Et la Nouvelle Zélande vient aussi de s’inscrire dans cette dynamique constructive de la paix dans le monde. Des actes profondément empreints de sagesse et de lucidité, tournés vers l’avenir, à l’opposé de certains nostalgiques des guerres civilisationnelles et autres ambitions de domination suprématiste.  

 
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