Pandémie

Covid-19 : soins à domicile, bonne alternative ou danger ?

A la suite de la pandémie et de ses différentes conséquences, une nouvelle tendance ne cesse de grandir et de devenir de plus en plus commune : celle des soins à domicile.

Face à la surcharge des cliniques privées et du cout élevé des services de ces dernières, ainsi que l’état catastrophique des services de santé publique, de plus en plus de malades ont décidé d’opter pour cette alternative. Ce protocole de soins à domicile a été adopté au niveau de plusieurs pays dans le monde sur les recommandations de l’OMS. Ce dernier suggère le retrait des cas stables et les cas bénins des établissements hospitaliers et donc d’opter pour une prise en charge à domicile avec évidemment une batterie de mesures à respecter (isolation du malade, liaison et suivi rigoureux avec un professionnel de santé, famille briefée, etc…).

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Au Maroc, la capacité à prendre en charge des personnes gravement atteintes et nécessitant des soins de réanimation demeure très faible. Dans cet élan, plusieurs personnes choisissent de se faire traiter à domicile. Ce choix peut avoir différentes explications. Néanmoins les plus fréquentes sont le coût exorbitant des services privés, le manque de confiance aux institutions sanitaires étatiques mais aussi la peur d’être contaminé par d’autres types de maladie dû à la surcharge des établissements de santé.

Dans ce sens, La Fondation Cheikh Zaïd avait annoncé, début novembre, le lancement d’un nouveau service de soins à domicile pour les patients déclarés COVID positif. Ce service, dénommé « Allô Hôpital Fondation Cheikh Zaïd », est actuellement disponible au niveau de Rabat et Casablanca et régions. Il devrait aussi être déployé dans tout le Maroc courant 2021. Cette alternative médicale au Maroc a donc vu le début de services sanitaires dans le noir. En effet, plusieurs foyers cherchent à accaparer une bouteille d’oxygène à des prix pas forcément régulés par l’État et de contacter des médecins payés au noir.

Si cette alternative des soins à domicile a été conseillée et approuvée par l’OMS, il n’en demeure pas que certaines conditions se doivent d’être respectées afin de rester dans les normes sanitaires légales. Un suivi médical à domicile fait par un médecin ou soignant lambda peut s’avérer être un danger pour toute personne souffrant d’une maladie particulière ou ayant été diagnostiquée positive au COVID-19. L’OMS précise bien dans un communiqué que « compte tenu des connaissances actuellement limitées de la maladie causée par l’infection par le coronavirus et de ses schémas de transmission, l’OMS recommande que les cas présumés d’infection par le covid-19 soient isolés et suivis en milieu hospitalier ».

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En effet, et après avoir contacté le médecin généraliste Dr Mohamed Dahoun  pour plus d’éclaircissements, ce dernier nous a précisé que « cette pratique représente un danger énorme pour les patients car toute intervention médicale nécessite un arsenal médical particulièrement adapté aux différentes personnes ». Le professionnel de la santé a tenu à nous souligner « que la manipulation des bouteilles d’oxygènes demeure extrêmement compliquée et que ce type d’intervention devrait être réservée à des spécialistes ». Il qualifie donc ces soins à domicile « de bêtise et ce malgré la défaillance de notre système de santé ».

 
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