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Duel Macron-Le Pen au second tour de la présidentielle française

Le ministère français de l’Intérieur a communiqué lundi 24 avril 2017, tôt le matin, les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle française. Le président du mouvement En Marche Emmanuel Macron a recueilli 23,54% des voix, suivi de la présidente du Front national Marine Le Pen (21,53%), du candidat de la droite François Fillon (19,91%) et du chef de file de « La France Insoumise»  Jean-Luc Mélenchon (19,64%).

Le second tour de la présidentielle en France va donc opposer le 7 mai 2017 le centriste pro-européen Emmanuel Macron, bien placé pour devenir le plus jeune président, et la chef de l’extrême droite Marine Le Pen, donnée largement battue. Les deux candidats ont tout deux insisté sur leur profil « anti-système », mais avec deux visions radicalement différentes sur l’avenir de la France en Europe.

Le premier tour de dimanche rebat donc les cartes de la politique française : c’est la première fois depuis 1958 que la droite n’est pas qualifiée et la première fois que les deux grands partis qui dominent la vie électorale depuis près d’un demi-siècle, le parti de droite Les Républicains et le Parti socialiste, sont battus.

« Le défi est de décider de rompre jusqu’au bout avec le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays depuis plus de trente ans », a déclaré Emmanuel Macron, qui se présente pour la première fois à une élection, avec son mouvement « En marche », créé l’an dernier. « On tourne clairement aujourd’hui une page de la vie politique française », a commenté l’ancien ministre de l’Economie âgé de 39 ans, arrivé d’une courte tête devant la cheffe du parti Front national, 48 ans.

Marine Le Pen a pour sa part salué « un résultat historique » et assuré qu’une « première étape » était franchie. Selon celle qui a mené campagne sur l’opposition entre « patriotes « et « mondialistes », le second tour donnera le choix entre « la grande alternance » et la « dérégulation ». Des sondages publiés dimanche 23 avril 2017 soir la donnent néanmoins largement battue, faute de report de voix suffisants.

L’ensemble de la classe politique française, de droite comme de gauche, a appelé à « faire barrage » à l’extrême droite, qualifiée pour la deuxième fois dans l’histoire du Front national, créé en 1972.

« Il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite », qui amènerait « malheur », « division » et « chaos », a ainsi commenté le candidat conservateur défait, François Fillon. Très loin derrière, le socialiste Benoît Hamon n’aurait recueilli qu’entre 6,1% et 7%, revers cinglant pour le parti au pouvoir depuis cinq ans. Il a appelé à « battre le plus fortement et le plus puissamment possible le Front national ». Le président socialiste François Hollande a appelé son ancien ministre « pour le féliciter ». Le chef de l’Etat, affaibli par une impopularité record, ne s’est pas représenté, porteur d’un bilan critiqué jusque dans son camp, notamment dans la lutte contre le chômage.

Ancien banquier, Emmanuel Macron qui a démissionné en août 2016 du gouvernement pour créer son mouvement politique est favori pour devenir le plus jeune président de la République de l’Histoire de France, devant Louis-Napoléon Bonaparte (40 ans à son élection). Il a déjà gagné un pari inédit en France. Inconnu des Français il y a encore trois ans, il a mené campagne sur une ligne pro-européenne et un programme libéral, tant en économie que sur les questions de société.

Face à lui, la candidate du Front national réédite la performance de son père Jean-Marie Le Pen en 2002 en accédant au second tour. Marine Le Pen compte profiter de la vague populiste qui a porté Donald Trump à la Maison-Blanche et conduit la Grande-Bretagne à voter pour la sortie de l’Union Européenne. En fin de campagne, elle a durci son discours sécuritaire anti-immigration dans la foulée d’un nouvel attentat jihadiste jeudi à Paris. Elle veut en finir avec l’euro et la libre circulation dans l’espace européen de Schengen.

Lors du premier tour tenu sur fond de menace terroriste, la participation a atteint 78,69%, un des meilleurs niveaux depuis quarante ans, selon le ministère de l’Intérieur.

 

 
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