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Cryptomonnaie. En Afrique, les Marocains sont plus nombreux à en détenir, bien que bannie

Le Maroc et le Nigéria sont les seuls pays du continent, où l’usage des cryptomonnaies est encore banni. Cela n’empêche pourtant pas une croissance des détenteurs de monnaies virtuelles au Maroc, la plus importante en Afrique.

Le Maroc compte, en effet, 1,5 million de détenteurs en 2022, révèle une étude du Policy Center for the New South (PCNS), soit 3,05% de la population marocaine, tandis que dans le reste de l’Afrique, le taux des détenteurs de cryptomonnaies de chaque pays par rapport à sa population est de 1,% seulement. Bien qu’il soit interdit, son usage au Maroc enregistre la croissance la plus importante dans le continent. L’étude précise que les utilisateurs de la monnaie virtuelle sont très majoritairement des jeunes entre 20 et 30 ans. Une enquête récente de Synergia montre que les jeunes de moins de 30 ans représentent plus de 50% des utilisateurs du bitcoin en Afrique, un pourcentage qui peut aller jusqu’à 70% dans le continent le plus jeune de la planète, avec une moyenne d’âge de 19 ans.

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Une particularité de cette population de propriétaires de cryptomonnaies c’est qu’ils se concentrent dans les grandes métropoles urbaines, comme Casablanca. La croissance fulgurante des détenteurs de cryptomonnaies, comme Challenge.ma l’avait relevé en janvier dernier, trouve sa justification dans le fait que la fluctuation importante de ces monnaies en fait un nouvel intérêt d’investissement pour les jeunes marocains désireux d’améliorer leur situation financière. Aussi, en vue d’éviter les restrictions imposées par le plafond de la dotation E-commerce, l’usage des actifs virtuels est pour ces jeunes marocains une option pratique. Par ailleurs, l’analyse des chiffres montre effectivement que les pays les mieux classés en termes d’usage de cryptomonnaies sont des pays dont la monnaie est non convertible, à l’image du Maroc.

Ainsi, face à cette déferlante des monnaies virtuelle, qui échappe à son interdiction, le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM) Abdellatif Jouahri a annoncé un projet de réglementation de ces monnaies virtuelles, comme une première étape importante vers une probable future autorisation officielle, sous certaines conditions.

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Selon l’étude du PCNS, au cas où ce projet est adopté, il permettrait aux cryptomonnaies d’être tolérées dans un premier temps, mais aussi de superviser la légalité des leurs transactions tout en surveillant de près tout usage illicite ou menaçant la sécurité du pays, comme le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

 
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