Sport

Dr Zakaria Naji Lamrani, l’alpiniste qui porte haut les couleurs du Maroc et du Sénégal

Zakaria Naji Lamrani, 30 ans, est un médecin marocain spécialiste en cardiologie résidant au Sénégal depuis 4 ans. Sa passion pour l’alpinisme le pousse à vouloir escalader les sept montagnes les plus hautes des sept continents. Et y ériger les drapeaux de son pays de cœur (Maroc) et d’adoption (Sénégal).

Après avoir réussi à hisser les deux drapeaux du Maroc et du Sénégal, le 01 septembre 2022, sur le toit du continent africain, le Mont Kilimandjaro (5.895 m) en Tanzanie, l’alpiniste marocain, le docteur Zakaria Naji Lamrani, a réussi, il y a quelques jours, à gravir le sommet du Mont Elbrouz (en Russie), le toit de l’Europe.   L’Elbrouz (5. 642 m), le colossal neigeux du Grand Caucase situé à la frontière entre la Russie la Géorgie et qui compte parmi les plus difficiles au monde, est le plus haut sommet du Caucase et d’Europe.  Âgé de 30 ans, résidant au Sénégal depuis 4 ans et cardiologue à l’hôpital Dalal Jamm de Dakar, Zakaria Naji Lamrani, un amoureux de la montagne a dédié son exploit à son pays natal le Maroc et son pays d’accueil, le Sénégal.

Venu au Sénégal pour poursuivre une spécialisation en cardiologie, Zakaria Lamrani s’est tout de suite épris d’amour pour ce qu’il appelle désormais son pays. « En brandissant les drapeaux des deux pays frères, le Maroc et le Sénégal, au sommet d’Elbruz, je voulais exprimer ma reconnaissance et ma fierté d’appartenance au Maroc mon pays natal, ma patrie et ma terre et au Sénégal, un pays très hospitalier qui m’a accueilli les bras ouvert et m’a adopté à tous les niveaux et que je considère comme mon deuxième chez moi », a confié à la MAP Naji Lamrani qui a obtenu son diplôme en médecine générale à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. 

Lire aussi | Capital-investissement. Le français Amethis renforce ses équipes à Casablanca

Il faut dire que ces derniers jours, l’alpiniste marocain est sollicité des quatre coins du continent pour des interviews. A nos confrères de Sport News Africa, il dit vouloir créer des vocations d’alpinistes chez les Sénégalais. Lui qui a tant « horreur d’entendre que c’est un sport de blanc ». « Je souhaite que d’autres Sénégalais gravissent des montagnes. J’ai horreur qu’on dise que l’alpinisme est un sport de blanc. Il faut se laisser tenter par la découverte. Pourquoi pas une première équipe d’alpinistes sénégalais au Mont Everest ? Hisser le drapeau du Sénégal au sommet de ces montagnes est une marque de patriotisme et d’appartenance et de reconnaissance envers mon 2ème chez-moi, le Sénégal. Je suis satisfait de l’image d’une intégration réussie que je véhicule. Je suis ambassadeur des deux pays, un homme pour deux peuples. Je ne viens pas juste pour décrocher mon diplôme mais aussi pour laisser mon empreinte. C’est ce message là que j’aimerais véhiculer. C’est de l’humanité des Sénégalais que j’ai ce sentiment de gratitude », le jeune alpiniste originaire de Taounate, notant que c’est la première fois que le drapeau sénégalais est hissé au sommet d’Elbruz.

Lire aussi | Cannabis légal. Les premières autorisations suscitent l’appétit des communes rurales non encore autorisées à cultiver la plante

Ce jeune docteur, animé d’une motivation sans limite a choisi un sport pas comme les autres, il s’est dirigé vers le sport extrême pour lequel les défis constituent l’un des principaux ingrédients.  « Tout d’abord, le sport fait partie intégrante de mon quotidien depuis mon enfance, a-t-il fait savoir, estimant qu' »être alpiniste n’est pas le fruit du hasard mais c’est un style de vie », a-t-il confié à la MAP. « C’est une histoire familiale, du fait que les grands parents côtés maternel et paternel ont des origines montagnardes, et qui dit origine montagnarde dit impérativement ascension », a-t-il expliqué.  « Mon père a escaladé sa première montagne à l’âge de 11 ans, qui faisait plus de 1500m dans son village d’origine dans la province de Taounate », a-t-il rappelé, notant qu’il s’agit « d’une passion qu’il faut savoir nourrir ». « Arrivé au Sénégal, l’idée de gravir le plus haut sommet du continent africain a fait surface et puis pourquoi ne pas suivre les pas du plus grand alpiniste de l’histoire Reinhold Messner en escaladant les sept plus hautes montagnes », a poursuivi Zakaria Naji Lamrani. 

Réussir ce challenge ne peut être atteint que par une bonne préparation. « Durant toute l’année je me préparais en prenant des bains de glace, restais à jeûne et courais de longue distance. J’ai escaladé neuf montagnes au Maroc, plus de 4. 000 m en trois jours », a-t-il dit. 

Lire aussi | Le Maroc, nouvelle puissance nucléaire avec l’aide d’Israël ?

Répondant une question de la MAP relative à l’impact de l’alpinisme sur sa vie professionnelle, Dr Naji Lamrani a estimé qu’il s’agit d’une question d’organisation.  « Étant médecin, je consacre tout mon temps aux malades et il n’y a que mon congé durant lequel je peux gravir des montagnes, généralement au mois d’Août », a-t-il précisé.  Revenant sur les difficultés que pourrait affronter l’alpiniste, il a fait savoir qu’il y a des dangers objectifs d’origine naturelle et également des dangers subjectifs d’origine humaine dus à plusieurs causes, notamment le manque d’entrainement, matériel utilisé non adéquat, mauvais choix d’un itinéraire, panique, excès de confiance.  « J’ai escaladé cette montagne le 17 septembre, il faisait -33 degrés, une vitesse de vent qui atteint 70 km/h, et une vision très difficile voire impossible à 3 mètres, on était coincé 9h de temps dans une tempête de neige.. », a relaté l’alpiniste à la MAP.  Il a expliqué également que l’altitude, le froid, le vent, l’ensoleillement peuvent être aussi des facteurs à risques pathologiques, ajoutant qu’une baisse de la pression atmosphérique en altitude peut engendrer une hypoxie et le fameux mal aigu de montagne (MAM), faute d’acclimatation et d’une ascension progressive.  « Le froid en association avec le vent peut engendrer une hypothermie, le rayonnement solaire accru par l’altitude et le pouvoir réfléchissant de la neige peuvent provoquer l’ophtalmie des neiges, sans parler de la possibilité des tendinites, entorses, fractures, des déchirures musculaires, hypoglycémie …. », a-t-il enchainé, estimant qu’il faut faire preuve de bon sens, de savoir-faire, de patience et être à l’écoute de la montagne pour limiter les risques inhérents à l’altitude. 

Lire aussi | France. Une Marocaine portée à la tête des diasporas africaines

En ce qui concerne, ses projets futurs, il a indiqué qu’après avoir réussi de gravir les deux plus hauts sommets de l’Afrique et de l’Europe, (Mont Kilimandjaro et Mont Elbrus), il compte, en prenant comme référence l’alpiniste italien Reinhold Messner, escalader les cinq plus hautes montagnes qui restent à savoir, Mont Aconcagua (6961 m) toit de l’Amérique du Sud, Mont Denali (6190 m) toit d’Amérique du Nord ( Alaska ), Mont Vinson (4892 m) toit d’Antarctique, ainsi que Pyramide de Carstenz (4884 m),toit d’Océanie.  « Enfin, j’envisage gravir prochainement le Mont Everest (8849 m) toit d’Asie et du monde et y hisser les deux drapeaux frères du Maroc et du Sénégal », a-t-il assuré.

 
Article précédent

Capital-investissement. Le français Amethis renforce ses équipes à Casablanca

Article suivant

Prévisions météorologiques pour ce lundi 17 octobre 2022