Constituant un chiffre d’affaire de 3, 4 milliards de dirhams en 2019, le marché marocain des dispositifs médicaux surclasse la majorité des pays d’Afrique subsaharienne. Mais sa dépendance aux importations et ses contraintes structurelles freinent encore son envol…
Le Maroc s’impose comme un acteur régional de référence dans le secteur des dispositifs médicaux. Selon Le360, plus de 200 unités industrielles sont actives dans la production locale, couvrant un large éventail de produits allant des seringues aux équipements d’imagerie. Ce dynamisme industriel, consolidé par des investissements publics et privés, fait du Royaume un hub émergent pour les marchés africains et européens.
Cependant, cette ascension n’est pas sans défis. Le pays subit aujourd’hui une pression croissante liée à la concurrence étrangère, à l’absence d’un cadre réglementaire stabilisé et à des lenteurs administratives dans l’octroi des autorisations de mise sur le marché. Des entreprises locales dénoncent un système de régulation obsolète, qui freine la compétitivité nationale face à des importateurs souvent plus réactifs.
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Autre enjeu majeur : la gouvernance du secteur. Si la stratégie industrielle a permis des avancées notables, l’écosystème manque encore de coordination entre les différents ministères concernés (Santé, Industrie, Douanes), ainsi que d’un guichet unique pour simplifier les procédures. Des voix s’élèvent également pour une meilleure protection du « Made in Morocco », afin d’éviter que les dispositifs importés ne viennent court-circuiter les efforts de production locale.
En définitive, le Maroc dispose d’un potentiel réel pour devenir un leader continental dans les technologies médicales. Mais cette ambition suppose de réformer en profondeur les leviers de régulation, de renforcer la synergie public-privé et de miser sur l’innovation locale. À défaut, le risque est grand de voir s’éroder les acquis d’une filière stratégique pour la souveraineté sanitaire du pays.