Pour accompagner la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se tiendra au Maroc en décembre-janvier prochains, MFM Radio déroule, pour le grand plaisir de ses fidèles auditeurs, une série fascinante de la mémoire des Lions de l’Atlas en cette compétition continentale. Animée Par le journaliste sportif, Karim Idbihi, ce spécial CAN-Maroc 2025-2026 dévoile le parcours de l’équipe nationale: gloire et déboires, anecdotes et autres secrets passionnants.
Cette rétrospective est qualifiée de «longue et étrange», riche en anecdotes, en curiosités et en souvenirs partagés avec de grands joueurs. Elle débute avec la première participation du Maroc en 1972 et se poursuit jusqu’à l’ère moderne, traçant un chemin marqué par la gloire unique de 1976 et les espoirs renouvelés.
Les Premiers Pas et l’Euphorie Post-Mondiale (1972).
Le Maroc a fait sa première apparition à la CAN en 1972, une édition organisée au Cameroun. Cette participation survenait après le retour de la Coupe du Monde de 1970 au Mexique, un événement majeur puisque le Maroc fut la première sélection arabo-africaine à y participer après la Seconde Guerre mondiale. Malgré l’euphorie, le Maroc fut éliminé dès le premier tour, non par une défaite, mais après avoir concédé trois matchs nuls. En 1974, l’équipe nationale n’a pas réussi à se qualifier pour le tournoi.
1976 : Le Sacre Unique d’Addis-Abeba
L’année 1976 reste l’apogée de l’histoire du Maroc en CAN, marquant son premier et unique titre à ce jour. La victoire fut remportée à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, sous la houlette du joueur Faras et de l’entraîneur Barinaga.
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La compétition de 1976 était structurée différemment, sans quarts ni demi-finales, mais sur deux groupes. Le match décisif se joua contre la Guinée, un adversaire redoutable. Le Maroc n’avait besoin que d’un match nul, tandis que la Guinée devait impérativement gagner.
Le capitaine de l’équipe, Faras, a joué un rôle déterminant malgré une épreuve de santé. Il avait contracté la typhoïde pendant le tournoi. Faras était bien plus qu’un capitaine; il était considéré comme le leader et le second entraîneur après le Roumain Mardarescu. Bien qu’affaibli, sa présence sur le terrain apportait un moral considérable à ses coéquipiers. C’est lui qui, après avoir reçu une passe de Cherif, va servir un caviar à Vava qui marqua d’un boulet de canon un but historique dans les filets du portier ghanéen, qui n’y a vu que du vent. Ce but égalisateur dans les dernières minutes, assura la qualification et le titre.
Des Héros Inoubliables
Karim Idbihi a rendu hommage aux «soldats» de 1976. Parmi les joueurs disparus, figurent le gardien Hezzaz, le défenseur Mehdi Mellouk, Smatt, El Kazzar Tazi, Zahraoui, Faras, et le regretté Dolmy. Parmi les joueurs toujours en vie, figurent les gardiens Fettah et El Alou, Larbi Ahardan, Cherif, Bouali…
Des Désillusions et de Nouvelles Fondations
Après cette victoire historique, le Maroc a connu des moments difficiles :
• 1978 (Ghana) : Le Maroc a été victime de la « honte de Kumasi ». Malgré un statut de favori, l’équipe a été humiliée et éliminée dès le premier tour, notamment après une défaite 3-0 contre l’Ouganda.
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• 1980 (Nigeria) : Suite à une défaite contre l’Algérie, une nouvelle équipe a émergé, animée d’une nouvelle mentalité, sous la direction de l’entraîneur Fontaine (Français d’origine marocaine et de Marrakech). Fontaine a constitué un groupe jeune mené par Abdellatif Hamama, qui comprenait des figures comme Zaki, le défunt Aziz Daidi, Dolmy, Bouderbala et Khalid Labiad. Ce groupe a atteint la troisième place en 1980.
Ce noyau de 1980 est devenu la base de l’équipe qui remportera la Médaille d’Or des Jeux Méditerranéens en 1983, à Casablanca.
Le Temps des Demi-Finales et la Finale de 2004
Cette même génération a maintenu le Maroc au sommet :
• 1986 (Égypte) : Après s’être qualifié pour la Coupe du Monde au Mexique, le Maroc atteint les demi-finales de la CAN.
• 1988 (Maroc) : Le Maroc a organisé la CAN mais a été éliminé en demi-finale face au Cameroun.
Plus tard, en 2004 (Tunisie), le Maroc est retourné en finale, sous la direction d’Ezzaki Badou. Bien que considérés comme des outsiders, ils ont réalisé un grand exploit. La défaite en finale fut attribuée à des pressions « extra-sportives » et à une erreur du gardien Fouhami. Ezzaki, bien qu’un grand artisan de cette performance, a été noté pour avoir eu des difficultés de communication avec les médias et parfois avec les joueurs.
L’Ère des Pros et l’Espoir du Deuxième Titre
Aujourd’hui, le journaliste met en garde contre la comparaison des générations. Il rappelle qu’il existe un dicton arabe disant que «chaque génération a ses hommes», et il est inapproprié de comparer Pelé à Maradona ou Maradona à Messi.
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L’équipe nationale actuelle est dotée de joueurs professionnels du plus haut niveau, évoluant dans de grands clubs européens comme le Real Madrid, Manchester City, et dans les championnats français ou italien. Des joueurs comme Hakimi (PSG) et Nayef Aguerd (Premier League) illustrent cette qualité. Le sélectionneur dispose d’un «embarras du choix» pour gérer un groupe exigeant.
Malgré une histoire qui n’a produit qu’un seul titre à ce jour, l’espoir d’une deuxième Coupe d’Afrique est vif. Le journaliste conclut en exprimant son souhait personnel et professionnel que le Maroc remporte à nouveau le trophée, fort du soutien de son public et des moyens mis à disposition.