Le Maroc compte 267 établissements et entreprises publics (EEP) au terme des neuf premiers mois de 2025, d’après des données officielles. Ces entités se répartissent entre les établissements publics (217) et les sociétés anonymes à participation directe du Trésor (50). De plus, certains EEP détiennent des filiales et/ou des participations totalisant 532 entités, dont 54% sont détenues majoritairement.
En 2026, les investissements des EEP devraient atteindre environ 179,72 milliards de dirhams (MMDH), soit une hausse annuelle de 6%. Cette évolution est principalement portée par les investissements de huit EEP qui concentrent plus de 75% du total prévisionnel, lit-on dans le projet de Loi de finances.
Il s’agit du groupe OCP (52,54 MMDH), de l’Office national des chemins de fer – ONCF (20,56 MMDH), des sociétés régionales multiservices – SRM (19,55 MMDH), de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable – ONEE (17,18 MMDH), du groupe Holding Al Omrane – HAO (7,62 MMDH), de l’Office national des aéroports – ONDA (6,2 MMDH), du groupe CDG (5,97 MMDH) et des Académies régionales de l’éducation et de la formation –AREF (5,78 MMDH).
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Par ailleurs, le ministère de l’Économie et des Finances assure le suivi et/ou le contrôle financier de 73 sociétés anonymes à participation directe des collectivités territoriales, dont 21 sociétés soumises au contrôle financier et suivies au niveau du portefeuille public, ainsi que de 53 autres organismes publics, dont 30 entités soumises au contrôle financier et suivies au niveau du portefeuille public.
Entre 2024 et septembre 2025, le portefeuille public a connu une dynamique marquée par de nouvelles créations de filiales et une réorganisation structurelle orientée vers la performance et alignée avec le découpage territorial du Royaume. Il s’agit de 7 nouvelles entités créées entre 2024 et septembre 2025, dont 4 par Marsa Maroc et une chacune par OCP SA, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et l’Agence de logements et d’équipements militaires (ALEM).
Côté restructurations, le processus de décentralisation du secteur de la santé a connu une avancée concrète avec la mise en place du premier Groupement Sanitaire Territorial (GST) dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, en application de la loi n°08-22 relative à la création des GST et du décret n°2-23-1054 du 24 mars 2025 portant application de ladite loi. Ce groupement, qui constitue la première expérience pilote à l’échelle nationale, a tenu son premier Conseil d’administration le 28 juillet 2025, sous la présidence du chef du gouvernement.
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Dans le prolongement de cette initiative, une deuxième phase est en cours de lancement visant le déploiement des autres GST dans cinq régions, à savoir Béni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Ed Dahab.
La restructuration du secteur de la distribution a été enclenchée dans le cadre de la loi n° 83-21 et de ses textes d’application, notamment les décrets n° 2-23-1035 et n° 2-22-1033 qui fixent les délais de mise en œuvre de cette réforme. Celle-ci prévoit la création de 12 sociétés régionales multiservices (SRM), en remplacement des 12 régies de distribution, des structures régionales de distribution relevant de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et des concessionnaires privés.
A fin septembre dernier, 7 SRM ont déjà été mises en service dans Casablanca-Settat, Souss-Massa, Marrakech-Safi, l’Oriental, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Aussi, il est prévu, à fin octobre 2025, la mise en service des SRM des régions Laâyoune-Sakia El Hamra, Dakhla-Oued-Eddahab, Guelmim-Oued-Noun, Béni Mellal-Khénifra et Drâa Tafilalet.
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S’agissant des perspectives d’évolution du portefeuille public, le rapport indique que plusieurs projets de création d’établissements et d’organismes publics sont actuellement en cours, en l’occurrence la Fondation Maroc 2030 et l’Agence nationale pour la protection de l’enfance.
En outre, un projet de restructuration dans le domaine de la planification territoriale a été lancé avec l’approbation par le Conseil du Gouvernement, en juin 2025, du projet de loi n° 64-23 portant création de 12 agences régionales d’urbanisme et d’habitat (ARUH), en substitution aux 29 agences urbaines existantes. Ce projet vise à doter les régions d’instruments de planification urbaine intégrés adaptés aux réalités territoriales et dotées de compétences élargies à l’échelle des régions.