Le gouvernement britannique, souhaitant privilégier les projets nationaux, a annoncé, jeudi 26 juin, qu’il renonçait au méga-projet Xlinks destiné à acheminer au Royaume-Uni de l’énergie solaire et éolienne produite au Maroc, via 4.000 km de câbles sous-marin, afin d’alimenter 7 millions de foyer en électricité.
L’entreprise britannique Xlinks, chargée du projet, avait sollicité le soutien du gouvernement avec un contrat sur 25 ans garantissant un prix fixe de l’électricité, fournie grâce à des installations solaires et éoliennes dans la province de Tan-Tan.
« Le gouvernement a conclu qu’il n’est pas dans l’intérêt national du Royaume-Uni de poursuivre » ce projet, qui « ne s’aligne pas clairement » avec sa volonté de développer une « électricité locale », explique-t-il dans une déclaration ministérielle. Il existe aussi, selon lui, des risques élevés en matière de livraison, d’exploitation et de sécurité.
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Dans un communiqué, le président de l’entreprise, Sir Dave Lewis, a déclaré: « Nous sommes extrêmement surpris et profondément déçus ». Le projet avait été désigné en 2023 « comme projet d’importance nationale » par le Royaume-Uni, a-t-il rappelé.
« Nous travaillons désormais à débloquer (son) potentiel » et « à en maximiser la valeur pour toutes les parties, par une autre voie », a-t-il ajouté.
Environ 7 millions de foyers, soit 8% des besoins du Royaume-Uni, aurait dû être alimentés par cette énergie, qui devait permettre de faire baisser les prix de gros de l’électricité de 9% et de réduire les émissions de CO2 du secteur britannique d’environ 10%, selon Xlinks.
Grâce à l’éolien, aussi bien terrestre qu’en mer, le Royaume-Uni est l’un des pays les plus en avance sur les énergies renouvelables en Europe, mais reste derrière les pays scandinaves qui tirent une très large partie de leur électricité du vent et des barrages hydroélectriques.
Le pays vise une réduction d’au moins 81% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 par rapport à 1990 et cible la neutralité carbone en 2050.
Le gouvernement a récemment promis plus de 30 milliards de livres pour relancer l’énergie nucléaire dans le pays, jugée indispensable pour sa sécurité énergétique et ses ambitions climatiques.
Challenge (Avec AFP)