Washington, Paris et Londres ayant déjà affirmé leur soutien au plan d’autonomie Marocain, cette option apparaît désormais comme la seule réponse possible et la France travaille de concert avec le Maroc pour présenter une version actualisée qui pourrait évacuer la question d’un référendum préalable et entrainerait du même coup, la disparition programmée de la Minurso.
La question du Sahara était un sujet sensible entre Paris et Rabat en raison des liens étroits de la France avec l’Algérie, parrain et créateur du Polisario, mais depuis la reconnaissance de la Marocanité du Sahara par Paris, la France ne s’est pas seulement contentée de se rapprocher du royaume, mais le quai d’Orsay travaille désormais de concert avec Rabat , avec l’appui américain, pour l’élaboration d’un plan d’autonomie plus offensif que celui présenté en 2007.
À la manœuvre le trio Nasser Bourita , Jean-Noël Barrot et Christophe Lecourtier avec une bénédiction au plus haut niveau. En effet dans une discrétion légendaire, les officiels français et leurs homologues marocains travaillent à préparer le terrain à une approche consensuelle visant à mettre toutes les chances du côté du Royaume à la veille d’une nouvelle résolution onusienne sur le conflit du Sahara. Au fur et à mesure qu’approche la date fatidique concernant la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, en octobre, l’inflexion en faveur du plan d’autonomie proposé par Rabat est nette et le royaume compte bien profiter de l’entregent et de la frappe diplomatique de Paris pour se présenter devant les experts de l’ONU avec un plan irréprochable.
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Depuis la visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc, en 2024 et sa fameuse déclaration sur la Marocanité du Sahara, Paris s’est emparé du plan d’autonomie Marocain pour le mettre à jour et proposer des amendements politiques et surtout techniques pour présenter une nouvelle version du plan d’autonomie qui tienne compte de l’évolution de la question du Sahara.
Selon nos informations, les réunions par Visio conférence et les coups de fil entre le Ministre français des Affaires étrangères, et son homologue marocain se sont multipliés en attendant la prochaine visite de Nasser Bourita en France avant la réunion qui devrait sceller la rencontre entre Jean-Noël Barrot et le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura, Coordinateur en chef de la Minurso. Et le même Staffan de Mistura se concertant régulièrement avec Massad Boulos, le Conseiller Afrique du Président américain Donald Trump, qui défend mordicus le soutien de Washington, à « une autonomie sous souveraineté marocaine , seule solution possible pour le Sahara ».
Un appui ferme des États-Unis que compte saisir au vol Rabat et Paris pour s’assurer d’une évolution positive de la mission onusienne qui se traduirait notamment, par la mise à la trappe du fameux référendum préalable qui bloquait les négociations jusqu’à présent.
Washington et Paris sont désormais sur la même longueur d’onde pour régler le dossier du Sahara et enterrer définitivement un conflit artificiel qui ne sert ni les intérêts du royaume, ni ceux des populations du Sahara. C’est pour cela que la présence intempestive de la (Minurso) dans un territoire totalement sécurisé par le Maroc pose désormais problème.
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Appuyé par la France, les États-Unis comptent bien remettre en question et annuler le renouvellement de la mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental ( MINURSO) . À cette occasion, les deux alliés du royaume travaillent ainsi à faire adopter la proposition marocaine d’autonomie pour ce territoire comme seule base à la résolution du conflit, en dehors du référendum préalable.
C’est pour cela que le dossier du Sahara était prioritaire dans les discussions en Afrique du Nord, fin juillet, du Conseiller Afrique de Donald Trump, Massad Boulos avec les responsables Maghrébins où il avait tenu à fortement médiatiser ses réunions avec les dirigeants Algériens dans la capitale . Ensuite, il avait tenu à discuter du dossier du Sahara avec le Chef de la diplomatie française lors de sa visite à Paris, le 26 juillet, tout en réaffirmant la position de l’Oncle Sam en faveur du plan d’autonomie marocain sur le Sahara. Et c’est tant mieux si les grandes puissances sont désormais d’accord sur le fait que la position du royaume sur le Sahara est objective et juste, le Maroc n’ayant pas créé cette crise et n’y est pas partie prenante.