La mobilité est un moteur de l’économie. Le Maroc, ces dernières années, s’est s’inscrit dans la mise en place d’une véritable offre de transport multimodal. Tour d’horizon.
Dans le Nouveau modèle de développement qui a mis en exergue les défaillances qui entravent l’éclosion d’un secteur qui se veut moderne et compétitif avec comme principal objectif de faire diminuer le coût de la logistique à 12% du PIB à l’horizon 2035, alors qu’actuellement, il est de l’ordre de 20%…
Depuis quelque temps, le Maroc a trouvé dans l’offre multimodale, l’alternative idoine qui lui permettrait de d’optimiser les coûts. Depuis quelques années le Maroc est inscrit dans une dynamique de développement tout azimut d’offres de transport. A l’image des économies émergentes, sous la vision éclairée du Souverain, le pays s’est doté d’un véritable écosystème de transport multimodal. Du Tramway au réseau fluide d’autocars et sans oublier la nouvelle ligne LGV, les grandes villes du Maroc ont développé ces dernières années une maturité indéniable en termes de mobilité urbaine.
Rappelons que le transport multimodal offre plusieurs avantages notamment l’intégration et la combinaison des modes et de la chaîne logistique. Ce qui a la vertu de réduire les charges pesant sur l’opérateur du transport multimodal et sans oublier la répercussion favorable sur le coût du transport et services connexes au profit du chargeur.
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Il faut noter que l’un des marqueurs de cette prouesse dans le multimodal, est bien entendu le secteur ferroviaire. Le mercredi 24 septembre 2025, à Casablanca, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné le coup d’envoi d’un programme d’infrastructures ferroviaires de 20 milliards de dirhams, inscrit dans un plan global de 96 milliards de dirhams.
Ce chantier d’envergure vise à moderniser et élargir le réseau ferré, à renforcer la connectivité entre les grandes agglomérations et à répondre aux besoins croissants de transport collectif à faible empreinte carbone. Dans le corpus des projets phares figure la future gare Casablanca-Sud, conçue pour accueillir 12 millions de passagers par an, et sensée devenir un hub intermodal majeur connectant trains à grande vitesse, lignes régionales, métro de surface et aéro-express vers l’Aéroport Mohammed V. Deux autres gares nouvelle génération verront le jour à Benslimane, près du Grand Stade Hassan II, et au sein même de l’aéroport de Casablanca, avec une capacité cumulée de 17 millions de voyageurs annuels.
«Partout dans le monde, ces projets de mobilité sont considérés comme des moteurs de croissance économique, et ce à double titre. D’abord, le développement de ces projets génère des travaux de mise à niveau d’infrastructures (routes, chemins de fer, aménagement urbain) et d’acquisition de matériel créant à la fois de l’emploi et de l’activité pour les fournisseurs de véhicules.
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Ensuite, leur mise en service crée des effets de levier considérables sur l’économie locale, régionale et nationale. En simplifiant le déplacement des individus et le transport des marchandises, ces lignes de mobilité permettent de redynamiser des bassins d’emploi et des écosystèmes restés depuis longtemps en dessous de leur réel potentiel», précise Hicham Kasraoui, expert à l’Institut Marocain de l’Intelligence Stratégique (IMIS).
Le tout pour une offre multimodale…
Afin de mettre en perspective un réseau national de lignes à grande vitesse, le Royaume a entrepris dès 2006 l’élaboration d’un schéma directeur de la grande vitesse définissant les axes à desservir. Puis, à partir de 2014, fut lancée l’élaboration de la stratégie ferroviaire nationale à l’horizon 2040 appelée «Plan Rail Maroc», incluant les lignes à grande vitesse, désormais devenu le document de référence de la planification stratégique de la modernisation du réseau et de son développement.
Ledit plan est un schéma directeur de long terme portant sur le développement du réseau ferré national dans ses différentes composantes. Il vise, entre autres, à doter le pays d’une extension de 1.500 km de lignes ferroviaires à grande vitesse. Aujourd’hui dans ce continuum de développement de l’offre, il faut rappeler que cette même année, l’ONCF a consolidé l’achat de 168 trains, dont 18 TGV, pour environ 2,8 milliards d’euros. Selon l’ONCF, ces opérations s’inscrivent dans son programme de développement doté d’une enveloppe de 8 milliards d’euros sur la période 2024-2030.
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Ces accords visent à contribuer « au succès de l’organisation conjointe de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, l’Espagne et le Portugal », selon l’opérateur historique. Quarante autres rames devraient être déployées également dans le cadre du transport interurbain sur les lignes Fès-Marrakech et Kenitra-Fès pour un coût de 3,8 MMDH. L’ONCF prévoit aussi de se doter de 50 nouvelles rames de trains pour un coût de 3,3 MMDH. Ces rames permettront la mise en place 5 lignes de RER entre Casa, Zenata, Mohammedia et Bouskoura…
«Si le Maroc affiche une ambition quantitative forte en matière de renforcement de son offre de mobilité, il est important de ne pas sous-estimer certains enjeux qui détermineront le retour sur ces investissements. Que ce soit au niveau de l’accessibilité, de l’empreinte environnementale (mobilité verte), ou de la gestion intelligente des réseaux de transport (smart city), les pouvoirs publics locaux chargés de la gestion des systèmes de transport doivent veiller dès la phase de cadrage de ces projets à intégrer ces différentes dimensions. Concernant les autorités nationales, deux questions se posent avec insistance : Comment planifier et mettre en œuvre une justice spatiale en termes d’offre mobilité ? Et comment profiter de l’essor de ces projets de mobilité pour impulser une industrie locale des matériels et véhicules roulants ?», questionne l’expert.