Le cabinet Deloitte a été contraint de rembourser une partie d’un contrat gouvernemental australien après la découverte d’un rapport truffé d’erreurs… généré par l’intelligence artificielle. Le document, publié en juillet, portait sur l’automatisation des sanctions dans le système d’aide sociale.
C’est un chercheur de l’Université de Sydney, Chris Rudge, qui a tiré la sonnette d’alarme en identifiant une vingtaine d’anomalies : références inexistantes, décisions de justice inventées et citations fictives.
Sous pression, Deloitte a fini par reconnaître les erreurs et publié le 3 octobre une version corrigée du rapport, précisant cette fois que le texte avait été produit à l’aide d’une chaîne d’outils Azure OpenAI GPT-4o. Le gouvernement australien a confirmé l’existence d’inexactitudes et exigé un remboursement partiel du contrat, tandis que des parlementaires ont dénoncé un « usage abusif de l’IA » dans le cadre d’une mission publique.
Lire aussi | Les grands cabinets de conseil et d’audit quittent l’Afrique francophone
Ironie du sort, Deloitte réalise une part croissante de son chiffre d’affaires en conseillant entreprises et institutions sur l’adoption éthique et responsable de l’intelligence artificielle. Cet épisode met en lumière une leçon universelle : sans contrôle humain rigoureux, même les plus grands cabinets de conseil peuvent se retrouver piégés par les illusions générées par l’IA.
Deloitte faire parie des « Big Four » qui désignent les quatre plus grands cabinets d’audit financier et de conseil au monde, aux côtés de EY (Ernst & Young), KPMG, et PwC (PricewaterhouseCoopers).