Intelligence Artificielle. Faire monter le Royaume en gamme

Le Maroc semble avoir bien intégré l’idée de l’intérêt d’investir dans une IA qui vise à libérer l’humain des tâches chronophages, pour lui donner le temps de se concentrer sur des travaux à forte valeur ajoutée. Foi de la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, qui vient de signer avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), une déclaration d’intention portant sur la création d’un Hub digital régional arabo-africain dédié à l’intelligence artificielle.
La guerre mondiale autour des enjeux de l’intelligence artificielle oblige à repenser une stratégie à long terme avec un chemin tracé dès le départ. C’est un peu avec cet état d’esprit que les ministres et plus précisément ceux qui planchent sur l’intelligence artificielle avancent petit à petit vers une compréhension pratique des enjeux qui sont inhérents au développement de ce secteur clé de la vie future.
Le Hub digital arabo-africain dédié à l’IA et l’innovation qui verra bientôt le jour au Maroc, n’échappe ainsi pas à la règle même si cette initiative n’est en fait que la continuité d’une série de consultations avec les spécialistes de la question et des hommes politiques qui sont intéressés en premier lieu. Le Royaume vient ainsi d’officialiser l’acte de naissance du Morocco Digital for Sustainable Development Hub, un centre régional dédié à l’intelligence artificielle (IA), aux sciences des données et à l’innovation technologique par la signature d’une déclaration conjointe entre Amal El Fallah Seghrouchni, Ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Abdallah Al Dardari, Directeur du Bureau régional des États arabes du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
L’initiative qui s’inscrit dans le projet onusien « Digital for Sustainable Development (D4SD)», a pour objectifs l’adoption de solutions technologiques durables, le renforcement de la coopération Sud-Sud et triangulaire, et l’intégration de l’intelligence artificielle dans les services publics. Parmi ses axes majeurs : la mise en place d’infrastructures numériques interopérables, l’élaboration de politiques inclusives et responsables, ainsi que l’encouragement de talents numériques, en particulier parmi les jeunes et les femmes.
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Pour Seghrouchni «ce projet incarne l’engagement résolu du Royaume à faire du numérique un vecteur de progrès partagé, d’autant plus que la participation active de plusieurs départements ministériels tels que ceux de l’énergie, de l’agriculture, de la santé, des finances, de la jeunesse et de l’éducation, témoigne du caractère stratégique de cette initiative à l’échelle nationale ».
La Ministre a rappelé que ce projet s’inscrit dans une vision ambitieuse portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à affirmer le leadership du Maroc aux niveaux africain et arabe dans les domaines du digital, de l’IA et des sciences des données, initiative qui contribuera à renforcer la coopération arabo-africaine, en garantissant une appropriation équitable des bénéfices du numérique au service du développement durable.
Pour sa part, Al Dardari a tenu à souligner le rôle de leadership du Maroc dans le domaine numérique à l’échelle régionale, estimant que le choix du Royaume pour abriter ce centre régional consacre les réformes ambitieuses entreprises en matière de digitalisation, et témoigne de sa capacité à transmettre son expertise à son environnement régional.
«Nous considérons le Maroc comme un pays pionnier et un pôle d’excellence en matière d’intelligence artificielle, de digitalisation et d’innovation administrative, au service de tous les citoyens. Nous souhaitons capitaliser sur cette expérience exemplaire pour en faire bénéficier l’ensemble de la région et du continent africain, dans la continuité du rôle historique que joue le Royaume », a affirmé le responsable onusien.
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Plus prosaïquement, il faut préciser que le centre «Morocco Digital for Sustainable Development», dont l’inauguration officielle est prévue en septembre prochain à l’occasion de la 80ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, se positionnera comme une plateforme régionale de référence dédiée à la co-construction et à la diffusion de solutions numériques durables dans divers domaines tels que la healtech, le climat, les énergies renouvelables, l’edtech, la cyber sécurité, l’agritech, et la fintech. On en a déjà un avant-goût avec des applications concrètes comme la reconnaissance faciale, même si elle va à l’encontre d’une certaine éthique.
L’effort de préparation à l’intrusion de l’IA dans notre quotidien est un immense révélateur de la place que compte arracher le royaume dans le monde de demain.
Pour lui redonner toute sa place, la puissance publique doit lever les contraintes normatives et laisser exploser les talents de l’innovation. Un tel programme est de portée générale mais face aux pays occidentaux qui font bloc, il n’a de sens que déployé dans le cadre régional. D’où l’intérêt de l’approche Marocaine qui privilégie également l’intégration arabe et africaine dans ce domaine.