Energie

Le pétrole chute lourdement sous le double effet des tarifs douaniers et de l’offre

Les cours pétroliers ont subi de plein fouet les nouveaux tarifs douaniers décidés par les Etats-Unis. Les prix de l’or noir ont dégringolé, jeudi 3 avril, de quelque 7%, dans la mesure où les investisseurs tablent désormais sur une demande plus faible, en raison des perturbations attendues de l’économie mondiale.

En plus de l’offensive protectionniste massive lancée par Donald Trump, le marché a réagi à une annonce de l’OPEP sur une production plus abondante que prévue, alors que l’activité en Chine, plus gros consommateur, devrait ralentir à cause des droits majorés aux Etats-Unis.

Si les produits énergétiques sont exemptés de taxes, « ces derniers restent généralement sensibles aux ralentissements économiques », affirme Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management, cité par le site spécialisé baril.com. Or, « les annonces tarifaires ont été bien pires que prévu », estime l’analyste, ce qui plombe les marchés et « fait baisser les prix du pétrole ».

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La politique de la Maison blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.

L’addition est particulièrement salée pour la Chine, premier importateur de pétrole mondial, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane déjà en place.

Malheur n’arrive jamais seul. Les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) ont convenu, d’augmenter la production de pétrole prévue pour le mois de mai, en plus de deux autres hausses mensuelles, rapporte l’AFP.

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Les huit pays participant aux réductions de production de l’OPEP+ ont ajusté la production de mai de 411.000 barils par jour, ce qui équivaut à trois augmentations mensuelles. Une réunion de huit ministres influents de l’OPEP+ maintiendra probablement la politique actuelle de production de pétrole, qui prévoit des augmentations progressives à partir d’avril, sans changements majeurs.

Selon la presse, une production record au Kazakhstan avait suscité le mécontentement de plusieurs autres membres du groupe. L’OPEP+ exhorte le Kazakhstan, ainsi que d’autres pays membres, à procéder à des réductions supplémentaires pour compenser l’excédent de production.

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De même, huit pays membres de l’OPEP+ devraient augmenter leur production pétrolière de 135.000 barils par jour en mai. Cette hausse de la production en mai s’inscrit dans un plan visant à alléger progressivement la dernière réduction de 2,2 millions de barils par jour, entrée en vigueur le mois courant.

Par ailleurs, l’OPEP+ applique également d’autres réductions de production totalisant 3,65 millions de barils par jour, qui resteront en vigueur jusqu’à la fin de l’année prochaine afin de soutenir le marché.

Challenge (Avec Agences)

 
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