Publié récemment, le rapport du Département d’État américain 2025 sur le climat d’investissement 2025, indique que le Maroc se positionne comme un pôle économique et industriel régional, tirant parti de sa situation géographique stratégique, de sa stabilité politique et de ses infrastructures. Pour ce faire, le royaume encourage activement l’investissement étranger par des politiques macroéconomiques, de libéralisation des échanges et des incitations pour les investisseurs.
Selon ce rapport, le Maroc se prépare activement à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations en décembre 2025 et à co-organiser la Coupe du Monde de la FIFA 2030 avec l’Espagne et le Portugal. Pour ces rendez-vous, il investit massivement dans des projets d’infrastructures tels que les routes, le rail, les télécommunications, les aéroports, ainsi que la construction de nouveaux ports, dont Nador-West Med et Dakhla Atlantique, qui vise à relier les États enclavés du Sahel dans le cadre de l’«Initiative Atlantique».
Parallèlement, le Maroc continue d’encourager et de faciliter activement les investissements étrangers, notamment dans les secteurs d’exportation, par des incitations à l’investissement et des réformes structurelles. L’Etat met aussi en œuvre des stratégies visant à stimuler l’emploi, attirer les investissements étrangers et améliorer la performance et la production dans certains secteurs, telles les énergies renouvelables, l’automobile et l’aéronautique.
Lire aussi | Trump encourage les entreprises US à investir au Sahara marocain
Le département d’Etat américain rappelle que le Maroc est le seul pays du continent africain à avoir conclu un accord de libre-échange (ALE) avec les États-Unis depuis 2006. Il est également signataire de plusieurs ALE (bilatéraux et multilatéraux) et accords d’association, notamment avec l’UE. Le Maroc est membre de l’Union africaine et a été l’un des premiers signataires de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), entrée en vigueur le 1er janvier 2021 et ratifiée par le Royaume en 2022.
S’agissant des mesures incitatives au profit des investisseurs, le rapport parle de la nouvelle Charte des investissements, adoptée en décembre 2022. Cette charte renforce les incitations à l’investissement, tels les avantages financiers visant à réduire les coûts pour les investisseurs étrangers. Elle comprend des incitations supplémentaires pour attirer les investissements vers des secteurs spécifiques et des régions historiquement défavorisées, et soutient le développement d’industries stratégiques telles que la défense et l’industrie pharmaceutique. Au-delà des exonérations fiscales accordées en vertu du droit commun, la Charte prévoit également des avantages spécifiques pour les investisseurs ayant conclu des accords ou des contrats d’investissement avec le gouvernement marocain.
De même, le Maroc compte plusieurs zones franches offrant aux entreprises, souhaitant exporter, des avantages et des allègements fiscaux. De même, afin de renforcer sa position de pôle financier africain, le Maroc offre des incitations aux entreprises qui implantent leur siège régional à Casablanca Finance City (CFC), un pôle financier et d’affaires phare du pays. Le régime CFC est applicable aux entreprises financières et non financières et ouvert aux entreprises marocaines et étrangères.
Pour promouvoir l’investissement et accompagner les investisseurs, le Maroc a mis en place l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). De plus, chacune des 12 régions du pays mène également ses propres actions de promotion de l’investissement par l’intermédiaire des Centres régionaux d’investissement (CRI). Les sites web des CRI contiennent des informations pertinentes pour les investisseurs intéressés, telles que : cartes des investissements, secteurs prioritaires, procédures de création d’entreprise, coûts de production, lois et réglementations applicables, et Informations générales sur le climat des affaires.
Lire aussi | Trump réaffirme la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara
S’agissant des garanties juridiques, le Maroc est signataire de plus de 70 traités bilatéraux reconnaissant l’arbitrage international contraignant des différends commerciaux, dont un avec les États-Unis. Il est également membre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) et de la Convention de Washington relative au CIRDI, et s’engage à ce titre, à exécuter et à faire respecter les sentences arbitrales du CIRDI.
Pour rassurer les industriels étrangers, le pays offre toutes les garanties possibles concernant les droits de propriété intellectuelle et les marques. En effet, le Maroc est membre de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) depuis 1971. Il est signataire de plusieurs accords internationaux sur les droits de propriété intellectuelle. L’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) est certifié pour classer les documents techniques selon la Classification Coopérative des Brevets. En 2024, l’OMPIC a reçu 31.581 demandes d’enregistrement de marques, 6.818 demandes de dessins et modèles industriels et 2.926 demandes de brevets.
Autre avantage et pas des moindres, les revenus des investissements étrangers financés en devises peuvent être transférés en franchise d’impôt, sans limite de montant ni de durée. Ces revenus peuvent être : dividendes, jetons de présence, revenus locatifs, avantages sociaux, ou intérêts. A ce niveau, le Maroc garantit la convertibilité totale des devises pour les transactions en capital, le libre transfert des bénéfices et le libre rapatriement du capital investi, lorsque cet investissement est régi par le régime de convertibilité.
Toutefois, le rapport du Département d’État américain a abordé aussi quelques sujets qui fâchent, tel le manque de formation des juges en matière commerciale, une insuffisance qui demeure un obstacle majeur à la résolution efficace des litiges commerciaux. Le rapport a relevé aussi, que le Maroc ne dispose pas encore d’une législation sur les conflits d’intérêts. Autre reproche, en cas de licenciement, il est fréquent que les tribunaux du travail donnent raison au salarié licencié, même en cas de faute grave flagrante, si l’employeur ne respecte pas correctement la procédure de licenciement.
Performance des IDE en 2025
Selon les données relevées dans ce rapport « Durant les 9 premiers mois de l’année 2025, les investissements directs étrangers (IDE) entrant au Maroc ont augmenté de 50,7%, atteignant plus de 1,6 milliard de dollars. Cette croissance est tirée par les investissements des pays comme la France, qui représente 61,4 % du total net des IDE, et par des secteurs tels que : l’industrie, l’immobilier et le tourisme ».
Le Royaume dans la catégorie “Investment Grade”
L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P Global Ratings) a annoncé, vendredi 26 septembre, avoir relevé la note souveraine du Maroc de BB+/B à BBB-/A-3, haussant le pays dans la catégorie «Investment Grade» après l’avoir perdue pendant la crise sanitaire. Une décision qui reflète, selon l’agence, la solidité des politiques macroéconomiques conduites par le royaume et les réformes structurelles en cours. Les perspectives sont qualifiées de stables, malgré un contexte international marqué par les tensions commerciales et la montée des incertitudes géopolitiques.