Le ferroviaire n’est pas une activité économique tout à fait comme les autres, car les infrastructures, dont la construction et l’entretien d’un réseau de milliers de kilomètres coûtent des milliards. A cet effet, les ambitions ferroviaires et les projets à long terme de l’ONCF avaient débouché sur un contrat de 1,54 milliard de dollars remporté par Hyundai Rotem, des trains à deux niveaux. Aujourd’hui, les deux partenaires concrétisent sur le terrain ce partenariat, témoignant ainsi de la volonté du royaume de monter en puissance dans le secteur ferroviaire des transports en commun.
Hyundai Rotem et l’Office national des chemins de fer, passent aux choses sérieuses. L’accord signé par le géant sud-coréen et l’ONCF, se décline désormais sur le terrain après le choix de Ben- guérir pour installer l’infrastructure sur une base logistique majeure de 100 ha.
Il y a une semaine de cela, le Président du groupe de construction de matériel ferroviaire sud-coréen s’est déplacé à Rabat pour discuter des dernières retouches avec Mohamed Rabie Khlie, pour la concrétisation de l’ appel d’offres décroché en février dernier et acter ainsi définitivement, le partenariat avec l’ONCF.
Lire aussi | SM le Roi lance à Rabat les travaux de réalisation de la LGV Kénitra-Marrakech
Le protocole d’accord signé entre Lee Yong-bae, Président de Hyundai Rotem et Rabie Khlie porte sur le transfert de technologie (dont notamment, les formations aux futurs salariés pour optimiser l’utilisation des machines) – qui concerne la maintenance et la réparation –, une condition qui a permis à Hyundai d’être sélectionné.
Estimé à 1,5 milliard de dollars, le contrat entre Hyundai Rotem et l’ONCF porte sur la livraison, d’ici à 2030, de 110 rames de trains électriques à deux étages, qui serviront aux réseaux express régionaux (RER).
Si la majeure partie du marché a été raflée par le groupe sud-coréen avec une commande financée par un prêt accordé à l’ONCF par la Corée du Sud, par l’intermédiaire de sa banque publique d’import-export, Export-Import Bank of Korea (Korea Eximbank), le géant français Alstom, devrait fournir 18 rames à grande vitesse, alors que le groupe espagnol CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) a, néanmoins, réussi à se faire accorder la production de 40 trains intercités.
Lire aussi | Trains ONCF: Hyundai Rotem remporte un jackpot à 1,5 milliard de dollars
A l’époque, MarketScreener, un des principaux sites d’information financière dans le monde spécialisé dans les marchés financiers, s’était longuement attardé sur les détails de ce projet, précisant que «l’annonce de ce projet est intervenue lors du lancement à Casablanca, en présence du Roi Mohammed VI, de programmes ferroviaires évalués à 20 milliards de dirhams (deux milliards de dollars).»
Le journal avait rappelé que «le Maroc investit massivement pour développer ses infrastructures en prévision de la Coupe d’Afrique des nations de 2025 et de la Coupe du monde de football de 2030, organisée conjointement avec l’Espagne et le Portugal.» Outre le rail, le programme englobe «l’extension du parc aérien de la compagnie nationale, la construction de deux ports en eaux profondes et l’édification de douze stations de dessalement.» Mettant également l’accent sur le déploiement industriel et les perspectives d’exportation, la nouvelle usine fabriquera des voitures voyageurs destinées au réseau national, avec l’ambition à long terme de faire du Maroc un pôle régional d’exportation ferroviaire.

Toujours selon Market Screener, «le Maroc avait marqué l’histoire du continent en 2018, en inaugurant le premier train à grande vitesse d’Afrique, Al-Boraq, reliant Tanger à Casablanca et la construction, d’ici 2030, d’une nouvelle ligne à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech, via Rabat et Casablanca, longue de 430 kilomètres et conçue pour des trains atteignant 350 kilomètres à l’heure».
Lire aussi | ONCF : trois entreprises remportent le marché de 168 trains pour 29 milliards de dirhams
A l’époque, le gouvernement avait bien confirmé la commande de 48 voitures auprès de Hyundai Rotem, chacune offrant plus de mille places et pouvant circuler à une vitesse de 160 kilomètres à l’heure, pour un montant de sept milliards de dirhams (700 millions de dollars) qui sera consacrée à la montée en puissance du réseau de transport de Casablanca.
Pour rappel, en novembre 2024, le ministre des Transports Abdelssamad Kayouh a expliqué en détail aux députés de la première Chambre, que «le royaume affectera 87 milliards de dirhams au développement ferroviaire dans les années à venir.»