Après la fuite de déclarations encourageantes de Staffan de Mistura, voilà qu’un nouveau document circulant sur la Toile, mais non authentifié, vient confirmer la tendance générale sur l’avenir de la question du Sahara. En leur qualité de «pen holder» (porte-plume), les Etats-Unis auraient rédigé un projet de résolution affirmant «qu’une autonomie véritable sous souveraineté marocaine est la solution la plus réalisable». Dans le cas où cela s’avère vrai, c’est une grande victoire pour le Royaume, sur la voie du règlement définitif de ce conflit.
Avant de parler du texte fuité et qui doit être présenté au Conseil de sécurité de l’ONU, à la fin du mois d’octobre, il est important de faire un focus sur les derniers développements diplomatiques.
A la mi-septembre dernière, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita s’est rendu en Chine, où il a reçu un accueil des plus cordiaux. Cette semaine, il était en visite à Moscou, où il a eu des échanges constructifs avec différents responsables russes, notamment son homologue Serguei Lavrov. A préciser que les deux pays sont des membres permanents du Conseil de sécurité, par conséquent jouissant du fameux droit de veto. Les déplacements de Bourita sont loin d’être anodins, dans les circonstances actuelles.
Si les deux pays, qui ont des intérêts certains avec l’Algérie, n’affichent pas un soutien clair à la proposition marocaine, du moins publiquement, ils ont, par contre, envoyé des signaux sur leur disposition à ne pas contrarier le Royaume et à adopter une neutralité positive, qui ne bloquerait la marche vers un règlement basé spécifiquement sur le plan d’autonomie et effaçant des tablettes toutes les solutions désuètes.
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Une telle attitude de la part de Pékin et Moscou faciliterait la tâche des trois autres membres permanents, à savoir les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, qui ont tous exprimé leur ferme soutien à la marocanité du Sahara et promis de changer la donne juridique longtemps figée dans les arcanes des Nations Unies.
«A l’heure où la diplomatie française, avec nos alliés, est en action à l’ONU, aux côtés du Maroc, je veux vous dire que vous inscrivez votre présence ici dans un grand et un légitime dessein », avait dit l’ambassadeur Christophe Lecourtier aux participants au Forum économique Maroc-France à Dakhla, la perle du Sahara marocain (9 octobre). Cette déclaration était un clin d’œil à ce qui se tramait à New-York et dans les principales capitales internationales.
Au cours d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, le 10 octobre dernier, l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, a admis que la communauté internationale penche désormais résolument vers la solution marocaine.
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D’après l’agence italienne Nova, repris par nos confrères du 360, il a rappelé que les États-Unis, la France et le Royaume-Uni appuient ouvertement le plan d’autonomie, qu’ils qualifient de la seule solution «réaliste et pragmatique». En chef de file, les États-Unis, en particulier, assument un rôle moteur dans ce repositionnement diplomatique. Leur soutien à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, réaffirmé à plusieurs reprises depuis 2020, confère au dossier une nouvelle dynamique internationale.
Le projet de résolution attribué à la délégation américaine aux Nations Unies reprend, dans la lettre et l’esprit, les positions exprimées solennellement par le président Donald Trump et son secrétaire d’Etat Marco Rubio, depuis le retour du Républicain à la Maison blanche, le 20 janvier 2025.
Voici les extraits saillants du texte, dont on n’a pas pu vérifier l’authenticité:
« Prenant note dans ce contexte du soutien exprimé par les États Membres à la Proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc, présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général, comme base la plus crédible pour une solution juste et durable au différend ; affirmant qu’une autonomie véritable sous souveraineté marocaine est la solution la plus réalisable ; saluant le leadership du Président Trump en matière de résolution de conflit au Sahara occidental et prenant note de son appel aux parties à engager des discussions sans délai en utilisant la Proposition d’autonomie du Maroc comme seul cadre de négociation pour une solution mutuellement acceptable ; et se félicitant en outre de l’engagement des membres du Conseil à faciliter les progrès »
« Décide de proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 janvier 2026 » (3 mois seulement au lieu d’une prolongation au lieu des 12 mois habituels)
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« Prie le Secrétaire général d’informer le Conseil de sécurité régulièrement, et à tout moment qu’il jugera approprié pendant la période du mandat, y compris dans les six semaines suivant le renouvellement de ce mandat et à nouveau avant son expiration, et prie en outre le Secrétaire général, avant l’expiration de ce mandat, de fournir ses recommandations pour la transformation ou la cessation de la MINURSO sur la base du résultat des négociations »