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CFC : la mayonnaise commence à prendre

Le hub pour investisseurs étrangers de Casablanca Finance City peut revendiquer un saut qualitatif. Pour le premier de ce genre sur le continent, la marque CFC se démarque bien.

Casablanca Finance City (CFC), longtemps perçue comme un pari audacieux sur la carte des hubs financiers internationaux, commence à récolter les fruits d’une stratégie de positionnement. L’assureur américain AIG, le fonds de capital-investissement Silk Invest, BCG, Clifford Chance, Ford, Wendel ou encore récemment Standard Chartered… Le centre financier, le premier du genre sur le continent africain, opère une montée en puissance qualitative qui consolide son rôle de passerelle entre l’Afrique et le reste du monde.

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En un peu plus d’une décennie, la marque CFC s’est hissée au rang des références régionales. En chiffres, dans son dernier rapport, la marque a développé une véritable communauté de plus de 200 entreprises, dont de grands noms internationaux dans les secteurs de la finance, du conseil, de l’assurance et des services aux entreprises. 115 pays couverts et un chiffre d’affaires de 14 MDH.

« Casablanca Finance City (CFC) n’est plus un simple pari stratégique, mais bel et bien un hub financier confirmé sur le continent africain. » Le rapport d’activité 2023 met en lumière une trajectoire ascendante consolidée par plusieurs éléments clés :
Position de leader continental : Pour la 7e année consécutive, CFC est en tête du classement africain du Global Financial Centres Index (GFCI).
Communauté d’affaires robuste : Plus de 200 entreprises membres issues de 50 pays d’Afrique sont implantées dans l’écosystème CFC, confirmant son attractivité régionale et son rôle de plateforme d’expansion vers l’Afrique subsaharienne.
Partenariats internationaux : Une participation active aux grands rendez-vous mondiaux comme la COP28, l’adhésion aux Green Investment », nous confie Zakaria Fahim, CEO de BDO.

Un repositionnement assumé, une ambition continentale

Longtemps critiquée pour son rythme de déploiement jugé lent, la stratégie CFC commence à prendre. Le repositionnement stratégique opéré ces dernières années — notamment l’alignement sur les standards ESG, les partenariats avec des places financières internationales comme Singapour ou Luxembourg, et l’intégration de l’innovation dans les priorités du hub (avec l’accueil de structures tech et green finance) — a eu un véritable effet d’entraînement sur la performance du groupe.

Au-delà des partenariats stratégiques comme celui avec Frankfurt Main Finance, la marque, au plan local, a développé une véritable stratégie. Par exemple, le partenariat stratégique scellé entre CFC Authority et le Conseil de la Région Casablanca-Settat pour la mise en place d’un dispositif de communication ambitieux et la création, au cœur de CFC, de l’Africa Finance Institute.

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Une dynamique qui a des impacts puisque les entreprises labellisées CFC réalisent désormais 75 % des investissements du Maroc en Afrique. Ce qui confirme la dimension prise par la place casablancaise, en passe de devenir un hub financier incontournable.

Par ailleurs, dans le rapport CFC, on peut voir que les entreprises membres de la communauté CFC proviennent de secteurs tels que la finance (banque, assurance/réassurance, holdings d’investissement), le conseil juridique, fiscal et comptable, le conseil en stratégie, en management et en IT. Elles sont principalement en provenance d’Europe, d’Asie et des États-Unis.

« Ce saut qualitatif ne repose pas uniquement sur le cadre incitatif, mais sur la création d’un véritable écosystème. En cultivant un environnement d’affaires stable, multilingue et tourné vers l’Afrique, CFC confirme qu’elle n’est plus une promesse, mais bien une interface crédible pour les capitaux internationaux. La mayonnaise, cette fois, commence réellement à prendre », explique Zakaria Fahim, CEO de BDO. Et d’ajouter : « La montée en gamme de CFC est réelle, tant par sa gouvernance proactive que par la consolidation de son offre : fiscalité spécifique, zone géographique dédiée, cadre juridique modernisé, communauté d’expertise. »

Recommandations :

• Lancer un programme “CFC Africa Connect” en lien avec les écosystèmes entrepreneuriaux africains (via des structures comme HUB AFRICA, SBA, etc.) pour favoriser l’investissement africain intra-continental.
• Créer un Observatoire CFC des transitions africaines, en partenariat avec des think tanks panafricains, pour produire des insights utiles aux investisseurs publics/privés.
• Dynamiser l’offre d’accompagnement des PME marocaines et africaines par le biais de fonds d’amorçage, d’accélérateurs thématiques et de crédits verts cofinancés via des structures membres de CFC.
• Soutenir le SBA 4 Africa.

 
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