Les marchés mondiaux suspendus à la réaction de l’Iran aux frappes américaines

Les marchés mondiaux restent prudents lundi, ne réagissant que très modérément aux développements au Moyen-Orient après les frappes américaines contre des installations nucléaires iraniennes qui font craindre un embrasement.
« L’ambiance est tendue sur les marchés financiers alors que les investisseurs évaluent les potentielles répercussions de l’attaque américaine contre l’Iran », commente Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.
L’Iran a menacé les Etats-Unis de « lourdes conséquences » après les attaques contre des sites nucléaires. De son côté, Israël a annoncé des frappes d’une force « sans précédent » contre la capitale iranienne Téhéran.
Pour l’instant, les prix du pétrole n’ont que peu réagi à l’attaque américaine sur l’Iran survenue dimanche matin, le marché semblant écarter, jusqu’ici, le scénario catastrophe d’une riposte de Téhéran sur le détroit d’Ormuz, où transitent 20% du brut mondial.
« Tout dépend désormais de la réaction de l’Iran, notamment s’il choisit d’+armer+ le pétrole (NDL: s’en servir comme une arme) en tentant de fermer le détroit d’Ormuz, par où transite plus de 20% du pétrole mondial chaque jour », explique Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
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« Si le détroit venait à être fermé, un choc pétrolier et une nouvelle flambée de l’inflation sont à craindre », estime Susannah Streeter, rappelant que « le souvenir de la flambée des prix après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine reste vif ».
« Beaucoup (d’investisseurs) restent optimistes quant au fait que l’Iran évitera une riposte totale et un chaos régional, afin de ne pas voir ses propres infrastructures pétrolières devenir des cibles, et d’éviter une escalade qui nuirait à la Chine – son principal client pétrolier », selon Ipek Ozkardeskaya.
Côté marchés d’actions, ils affichent « une légère aversion au risque », précise Neil Wilson, de Saxo Markets, « mais pas de forte réaction de panique comme on aurait pu le craindre ».
Vers 11H30 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,71%, Francfort 0,61%, Londres 0,17% et Milan 0,96%. A Wall Street, les contrats à terme des principaux indices laissaient présager d’une ouverture en légère baisse. Sur le marché des changes, le dollar profite de son statut de valeur refuge. Le billet vert prenait à 0,49% face à l’euro à 1,1467 dollar pour un euro vers 11H30 GMT.
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« Les compagnies aériennes (…) subissent des perturbations importantes et des re-routages » en raison du conflit au Moyen-Orient, « tout en étant confrontées à la hausse des coûts de l’énergie », note Patrick Munnelly, analyste du groupe Tickmill.
La desserte par Air France (-2,25% à Paris) de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis est suspendue au moins jusqu’à ce lundi inclus en raison du conflit au Moyen-Orient, a-t-on appris auprès de la compagnie aérienne.
A Londres, le groupe IAG, maison mère de British Airways et Iberia, perdait 0,86%, EasyJet cédait 2,50% et Wizz Air 1,03% vers 11H30 GMT. A Francfort, Lufthansa cédait 0,82%.