Secteur équin : Syndicalisés, les professionnels montent au filet ; voici leurs revendications

Après plusieurs mois de réflexion, de réunions et de concertations, les professionnels du secteur équin au Maroc ont franchi un pas historique. Ce jeudi 19 juin, ils ont annoncé la création du tout premier syndicat national représentant les intérêts des acteurs de la filière. Éleveurs, propriétaires de chevaux de course et de show, jockeys, lads, entraineurs, maréchaux-ferrants, représentants d’associations et autres socioprofessionnels se sont unis pour créer une structure qui porte leur voix, défend leurs intérêts et engage un dialogue avec leur Ministère de tutelle.
Face à cette réalité, les professionnels avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en avril lors d’une conférence de presse à Casablanca, dénonçant la paupérisation des socioprofessionnels, l’inaction tacite et l’absence de réponses adaptées des institutions. Le besoin de disposer d’un cadre représentatif, capable de porter des revendications claires et cohérentes, s’est alors imposé comme une nécessité. Le syndicat ambitionne de répondre à cet enjeu. Il entend coordonner les efforts de l’ensemble des acteurs, moderniser les pratiques, sauvegarder les droits des employés et valoriser leur patrimoine équin en péril. Il se donne aussi pour mission d’améliorer les conditions sociales des éleveurs et des travailleurs du secteur, de faciliter leur accès à la formation, de leur procurer les subventions nécessaires à leur développement, de créer de nouveaux débouchés économiques et faciliter l’accès aux financements de leurs activités.
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Parmi ses priorités figure l’ouverture d’un dialogue transparent avec la Direction des Filières du Ministère de l’Agriculture et la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC), afin de faire entendre les réalités du terrain. Il appelle également à la mise en place d’un programme d’urgence pour sauver le cheptel menacé, soutenir les professionnels en difficulté et relancer l’activité. À moyen terme, il plaide pour un contrat-programme national transparent pour les professionnels, avec des engagements financiers concrets, comme prévus dans les Dahirs structurants leur activité et une vision de développement durable.

Le syndicat insiste également sur la nécessité de garantir un système de rémunération plus juste et plus fiable : versement des primes dans les délais, transparence des paiements, sécurisation des revenus. Il milite pour une gouvernance équitable du secteur par ses professionnels, rompant avec les pratiques de monopole actuellement en vigueur. Il prône également des élections démocratiques sur la base du principe : un cheval, un éleveur ou un propriétaire, une voix. Il appelle aussi à une meilleure reconnaissance des trois races de course : le pur-sang Arabe, le pur-sang anglais et l’anglo-arabe, tel que défini par le Stud-book.
La programmation annuelle actuelle des courses étant aberrante, le syndicat demande que cette dernière soit faite par les professionnels. La question de la discipline dans les courses n’est pas en reste. Le syndicat demande une clarification des procédures de contrôle des courses, un droit de défense des parties sanctionnés, ainsi qu’une révision totale des contrôles antidopage en les alignant sur les standards internationaux, dans le respect d’équité entre l’organisme de contrôle et les droits des socioprofessionnels.
Enfin, il réclame la mise en place d’une couverture sociale pour tous les travailleurs du secteur, notamment les jockeys, les entraineurs et les lads, ainsi qu’une reconnaissance officielle leurs permettant de participer aux décisions stratégiques touchant à la filière.
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Cette structuration syndicale marque un tournant. Elle incarne une volonté forte des professionnels de sortir de la marginalité, de participer à la réforme du système et de redonner à la filière équine marocaine la place qu’elle mérite dans le tissu économique et culturel national.
Pour entrevoir une sortie de ce marasme qui touche la filière des courses hippiques, au vu des effectifs de chevaux au Maroc, il faudrait que la part alloué par le PMU d’où provient les fonds de toute la filière équine passe de 2.5% à 6% au moins pour arriver à l’équilibre et permettre aux divers acteurs de subvenir aux besoins de leurs chevaux dont l’avenir est incertain. Comme cela était prévu par Dahir quelques décades avant.