Washington et Pékin reparlent, sur fond de ralentissement des exportations chinoises

Un mois après une rencontre fructueuse à Genève, les États-Unis et la Chine ont débuté, lundi à Londres, une nouvelle série de négociations dans le plus grand secret, avec l’espoir de dépasser leurs différends pour prolonger leur fragile trêve commerciale. Entretemps, les exportations chinoises sont plombées par les droits de douane américains.
Celles-ci ont connu un ralentissement en mai, progressant de 4,8% en rythme annuel à 316,1 milliards de dollars, contre 8,1% en avril, selon le Bureau national des statistiques. Ce recul s’explique principalement par l’effondrement de 34,52% des exportations vers les États-Unis, qui avaient déjà enregistré une baisse de 21% le mois précédent.
Bien que Pékin et Washington aient conclu le 12 mai un accord de trêve temporaire de 90 jours supprimant la plupart de leurs tarifs réciproques imposés depuis le 2 avril, les effets ne se sont pas encore fait sentir dans les chiffres de mai.
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Les économistes demeurent prudents quant à la durabilité de la reprise des échanges commerciaux entre les deux pays, soulignant que celle-ci dépendra du maintien de la trêve au-delà de la période de 90 jours.
La rencontre de Londres est scrutée par les marchés. Les deux capitales n’ont donné aucune indication lundi soir sur le déroulement des négociations, qui se tiennent derrière les portes du prestigieux Palais de Lancaster House, en plein cœur de Londres, mais celles-ci devraient se poursuivre mardi.
Cette rencontre intervient après un échange téléphonique jeudi entre les présidents américain et chinois, conversation qualifiée de « très positive » par Donald Trump, tandis que Xi Jinping a demandé à son homologue de « redresser la trajectoire du grand navire des relations sino-américaines », selon la presse chinoise.
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Elles font également suite à un brusque accès de tension la semaine passée, Donald Trump ayant accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.
« Nous souhaitons que la Chine applique sa part de l’accord. Et c’est sur quoi notre équipe compte discuter » à Londres, a insisté dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur FoxNews.
Les terres rares de la Chine, source de discorde entre les deux pays, devraient constituer un enjeu clé des négociations. Ces matières premières sont cruciales pour toute une gamme de produits, dont les batteries de véhicules électriques.
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Selon Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB, « les États-Unis souhaitent que soient rétabli » le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, qui a ralenti depuis le lancement par Donald Trump de sa guerre commerciale début avril.
Quant à la Chine, elle aimerait « que les États-Unis reconsidèrent les restrictions à l’immigration des étudiants, les limitations d’accès aux technologies avancées, notamment aux microprocesseurs, et facilitent l’accès des fournisseurs technologiques chinois aux consommateurs américains », ajoute-t-elle.
Challenge (Avec Agences)