Gaza: Netanyahu dit que les combats « intenses » avec le Hamas à Rafah sont « sur le point de se terminer »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche que les combats « intenses » à Rafah dans le sud de la bande de Gaza où l’armée israélienne mène une offensive terrestre, sont « sur le point de se terminer ».
Alors que des bombardements israéliens ont encore visé dimanche ce territoire palestinien dévasté par plus de huit mois de guerre, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant est arrivé aux Etats-Unis en pleine dispute sur les armes entre les deux alliés.
« La phase intense des combats contre le Hamas est sur le point de se terminer (…) Cela ne signifie pas que la guerre est sur le point de se terminer mais la guerre dans sa phase intense est sur le point de se terminer à Rafah », a déclaré M. Netanyahu lors d’une interview à la chaîne israélienne Channel 14.
« Après la fin de la phase intense, nous serons en mesure de redéployer certaines forces vers le nord, et nous le ferons (…) », a ajouté le Premier ministre, assurant que « l’objectif est de récupérer les otages et de déraciner le régime du Hamas à Gaza ».
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Entretemps la pression monte en Israël, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi soir pour dénoncer la conduite de la guerre et appeler au retour des otages encore retenus à Gaza.
La guerre a été déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, au cours de laquelle des dizaines de personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza voisine.
Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive d’envergure contre le territoire palestinien assiégé.
D’après des témoins, des obus ont ciblé dimanche l’est, l’ouest et le centre de Rafah dans le sud de Gaza, où l’armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 7 mai. Des frappes aériennes ont touché Gaza-Ville (nord) et des chars ont bombardé le camp de Nousseirat (centre).
Des avions de combat ont mené samedi des raids contre « des dizaines de cibles terroristes dans la bande de Gaza, y compris des structures militaires et des infrastructures », selon l’armée.
L’attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.194 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP d’après des données officielles. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 41 sont mortes selon l’armée.
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Les opérations militaires israéliennes à Gaza ont fait jusqu’à présent 37.598 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement local dirigé par le Hamas.
Alors que la relation entre M. Netanyahu et la Maison Blanche connaît un nouvel épisode de crispation, Yoav Gallant est parti pour Washington afin selon lui « de discuter des développements à Gaza et au Liban ».
Le front nord d’Israël, avec le Liban, a été le théâtre d’une escalade des tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah, un allié du Hamas, et la rhétorique belliqueuse entre les deux parties fait craindre une guerre à grande échelle.
Dimanche, le mouvement chiite soutenu par l’Iran, a annoncé avoir visé deux sites militaires israéliens, à l’aide de drones explosifs, blessant grièvement un soldat, en riposte à la mort d’un chef d’un groupe islamiste allié, dans une frappe israélienne dans l’est du Liban.
Le mouvement a également publié une nouvelle vidéo montrant ce qu’il présente comme des sites en Israël avec leurs coordonnées, sans les identifier, cinq jours après avoir révélé des images de Haïfa prises selon lui par un drone qui a survolé ce grand port du nord d’Israël.
Evoquant les relations avec Washington, M. Gallant a assuré dans un communiqué que les « liens avec les Etats-Unis sont plus importants que jamais ». « Nos entretiens avec les responsables américains sont cruciaux pour (la suite) de la guerre », a-t-il affirmé.
Il y a aussi la dispute sur des livraisons d’armes américaines, après que Benjamin Netanyahu a critiqué un retard dans leur transfert à Israël.
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Mais dimanche, M. Netanyahu a déclaré que ce « différend » avec Washington sera « résolu dans un avenir proche » lors d’une réunion de son gouvernement. « (…) A la lumière de ce que j’ai entendu ces derniers jours, j’espère et je crois que cette question sera résolue dans un avenir proche. »
M. Netanyahu, qui dit qu’Israël est engagé dans une « guerre pour son existence », est sous pression chez lui.
Samedi à Tel-Aviv, plus de 150.000 personnes selon les organisateurs ont scandé des slogans contre le gouvernement Netanyahu, demandant des élections anticipées et le retour des otages, le rassemblement le plus important depuis le début de la guerre.
« Le seul moyen de parvenir à un changement ici est de chasser ce gouvernement, de chasser les extrémistes », a déclaré Maya Fischer, une manifestante de 36 ans. « Il est temps de mettre fin à la guerre, de ramener les otages et de sauver des vies, tant du côté israélien que du côté palestinien. »
Les négociations pour un cessez-le-feu piétinent et M. Netanyahu affirme qu’il poursuivra la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qu’il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.
Dans le territoire palestinien, où s’entassent quelque 2,4 millions de personnes, l’offensive israélienne a provoqué un désastre humanitaire avec une menace de famine selon l’ONU.
Plus d’un million de personnes se déplacent constamment » dans l’espoir de trouver un lieu sûr dans la bande de Gaza alors qu' »aucun lieu n’y est sûr », selon l’Organisation mondiale de la Santé.
Challenge (avec AFP)