Tanger Med accompagne le virage du secteur maritime vers les carburants propres

Le secteur maritime constitue un rouage essentiel de la mondialisation : il assure plus de 80 % du commerce mondial, avec plus de 100 000 navires qui sillonnent le globe transportant plus de 2 milliards de tonnes de marchandises par an. La plupart de ces navires étant propulsés aujourd’hui par du fioul lourd, peu cher, mais extrêmement polluant, le secteur est responsable d’un milliard de tonnes de CO2 équivalent par an, soit 3 % des émissions mondiales, l’équivalent de l’Afrique entière ou de l’ensemble du transport aérien mondial. Si rien n’est entrepris, et avec la croissance continue des échanges commerciaux internationaux, le transport maritime pourrait produire 17 % des émissions de carbone dans le monde d’ici à 2050.
Une fiscalité carbone du secteur maritime
Dans ce contexte, l’Organisation Maritime Internationale a adopté à l’été 2023 une nouvelle stratégie de décarbonation ambitieuse qui fixe un objectif de neutralité des émissions du secteur maritime à horizon 2050. Cette ambition s’accompagne de la mise en place d’une taxe mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre des navires qui entrera en vigueur à partir de 2028.
Par ailleurs, l’Union Européenne a de son côté soumis depuis janvier 2024, les navires transitant par des ports européens au marché des quotas d’émissions dit ETS, obligeant les armateurs à payer pour les émissions de leurs navires dès la première tonne de CO2 émise. Cette fiscalité carbone a été durcie depuis janvier 2025 par un dispositif européen supplémentaire taxant les carburants les plus polluants.
Les grands armateurs mondiaux s’orientent massivement vers l’usage de nouveaux carburants plus verts
Pour faire face à ce durcissement réglementaire, les grands armateurs mondiaux ont entrepris des virages stratégiques en s’orientant vers l’usage de carburants alternatifs plus propres pour préserver leurs équilibres économiques dans le contexte de ces multiples taxes amenées à se durcir progressivement au fil des années.
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Ainsi, des géants du secteur maritime tels que Maersk, MSC, CMA CGM ou encore Hapag-Lloyd ont ainsi passé des commandes massives de navires fonctionnant au gaz naturel, méthanol ou ammoniac et ce, malgré des surcoûts de l’ordre de 15%-20% par rapport aux navires traditionnels. Ce virage est tel, qu’aujourd’hui les navires fonctionnant avec ces nouveaux carburants représentent près de 40% du carnet de commande mondial des navires en termes de tonnage.

Tanger Med se prépare à accompagner ses clients armateurs dans cette transition énergétique
En mars 2024, le port de Tanger Med a d’ailleurs accueilli son premier méga porte-conteneurs fonctionnant au méthanol, et en reçoit régulièrement en escale depuis, signal fort de la mutation en cours du secteur maritime.
« Ce type de navires, qui peut transporter jusqu’à 16 000 conteneurs, illustre parfaitement la montée en puissance des carburants alternatifs sur les grandes routes maritimes reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe et qui transitent par Tanger Med »
Conscient de l’intérêt stratégique de cette transition énergétique pour ses clients armateurs et pour son positionnement international, le complexe portuaire marocain s’est engagé fortement dans un programme ambitieux de décarbonation, y compris à travers l’intégration de la fourniture d’énergies décarbonées dans ses opérations.
« La capacité d’un port à fournir ces nouveaux carburants sera décisive dans la prochaine décennie en termes d’attractivité portuaire sur les routes maritimes internationales », souligne Amine Benyessef, Directeur de la décarbonation à Tanger Med ».