Étude

Télécoms : les prévisions du cabinet américain EY

Comme bon nombres de secteurs, celui des télécoms entre également dans la bulle inflationniste. Dans une note d’analyse du marché européen et nord américain, le cabinet EY alerte sur un ensemble de risques systémiques qui menace le secteur des télécoms.

« Dans un contexte d’inflation élevée, les entreprises de télécommunications doivent faire face à une série de défis », préviennent les experts EY. En premier lieu, la confiance des ménages aux services fournisseurs de télécommunications risque de prendre un coup. L’étude EY Global Decoding the Digital Home montre que 45 % des ménages pensent qu’ils paient trop cher pour les services de contenu, et 44 % pensent que leur fournisseur de haut débit ne les conseille pas bien pour les orienter vers la meilleure offre. Certains régulateurs exigent que les opérateurs de télécom fassent davantage pour proposer des « tarifs sociaux » afin d’améliorer l’accessibilité au numérique.

Les défis de la sécurité

Toujours selon l’étude d’EY, les opérateurs de télécoms ont du mal à faire face aux cybermenaces croissantes : 46 % des consommateurs pensent qu’il est impossible de sécuriser leurs données personnelles lorsqu’ils utilisent internet. Notons également que 39 % des responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) des opérateurs télécoms estiment que les aspects liés à la sécurité ne sont pas suffisamment pris en compte dans les investissements stratégiques de leurs entreprises. En revanche, plus de la moitié des RSSI pensent que la pandémie a permis aux professionnels de la cybersécurité d’améliorer leur positionnement au sein de leur organisation. Mais la fonction de sécurité est souvent confrontée à des niveaux de confiance relativement faibles de la part d’autres parties de l’entreprise, telles que les équipes de développement de produits.

La résilience des infrastructures

L’étude « EY Global Decoding the Digital Home » montre que 28 % des ménages sont souvent confrontés à une connexion à haut débit peu fiable. Le défi pour les opérateurs s’est amplifié par l’augmentation incessante de l’utilisation des données. La pression exercée sur les infrastructures s’accompagne d’une inquiétude quant à la fracture numérique. La pandémie ayant accentué la polarisation entre les nantis et les démunis du numérique. Même dans les zones où internet est disponible, les ménages ont du mal à s’offrir des forfaits de télécoms.

Maroc : Evolution positive des indicateurs du secteur des télécommunications (parcs mobile : +5% et internet : +8% à fin septembre).

Selon une note de la DEPF, on peut voir que le secteur affiche pour l’heure une résilience. « Au terme des neuf premiers mois de 2022, le secteur des télécommunications a affiché une dynamique favorable dans l’ensemble de ses indicateurs. Le parc global de la téléphonie s’est consolidé de 5,1% à 57,2 millions d’abonnés, au lieu d’une amélioration de 4,6% à fin juin 2022 et de 8,1% un an auparavant. Cette évolution fait suite au renforcement du parc de la téléphonie mobile de 5% à 54,6 millions d’abonnés et de celui de la téléphonie fixe de 5,3% à 2,6 millions d’abonnés. » : Du côté du parc de l’internet, près de 36,6 millions d’abonnés ont été recensé à fin septembre 2022, en accroissement de 8%, après une augmentation de 6,8% à fin juin 2022 et de 17,8% à fin septembre 2021. Par rapport à fin septembre 2019, ce parc a augmenté de 39,7%, soit un surplus de 10,4 millions nouveaux abonnés. Rappelons que sur le continent en Afrique de l’ouest précisément  le secteur connaît des turbulences économiques en raison de l’inflation qui ont poussé les opérateurs de ces pays a élevé les couts des recharges de connexion. ARTCI, le régulateur ivoirien des télécoms a expliqué dans un communiqué que cette situation renforcerait la fracture numérique déjà existante dans le pays.

 
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