Le secteur automobile allemand est aux abois face à la concurrence chinoise dans l’électrique. D’où l’appel lancé par le chancelier Friedrich Merz pour la levée par l’Union européenne de l’interdiction prévue en 2035 de la vente des véhicules thermiques, en raison des difficultés actuelles de cette industrie.
« Je ne veux pas que l’Allemagne soit l’un des pays soutenant cette mauvaise interdiction », a déclaré M. Merz dans une interview avec une chaîne locale. Le mois dernier, la Commission européenne a annoncé qu’elle va réexaminer « le plus tôt possible » cette interdiction. Les textes actuels prévoient un réexamen de cette mesure en 2026, mais les industriels poussent pour un calendrier accéléré, dans l’espoir d’obtenir des aménagements face aux grandes difficultés que traverse leur secteur.
Avant une réunion jeudi avec les représentants du secteur automobile allemand, le chancelier a reconnu que le sujet était « en cours de discussion » avec les sociaux-démocrates (SPD), membres de la coalition. Le ministre de l’Environnement, membre du SPD, Carsten Schneider, n’est « pas encore convaincu » de la nécessité d’abandonner cet objectif, a déclaré M. Merz, ajoutant espérer que le gouvernement parvienne à une position commune avant ladite réunion.
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L’industrie automobile de la première économie d’Europe fait face à une concurrence féroce sur le marché chinois, une demande faible et une transition vers les véhicules électriques plus lente que prévu. Au début du mois, le constructeur de voitures de sport Porsche, une filiale de VW, a annoncé retarder le déploiement de ses véhicules électriques en raison d’une demande trop faible.
M. Merz a également estimé que les moteurs diesel étaient toujours nécessaires pour la fabrication de camions et qu’il serait une « grave erreur » pour l’Allemagne de ne pas pouvoir mener des recherches dans ce domaine.
Le chancelier allemand a également exprimé l’espoir que des carburants synthétiques puissent être développés dans les années à venir, permettant ainsi aux moteurs à combustion de fonctionner « de manière respectueuse de l’environnement ». Et de préciser : « Nous ne devrions pas interdire, nous devrions permettre les technologies, et c’est mon objectif ».
Challenge (Avec AFP)