Economie

Pourquoi JP Morgan plaide pour un relèvement de la notation souveraine du Maroc

«Maroc : Des jours radieux au pays du soleil couchant», c’est l’intitulé d’une étude publiée récemment par JP Morgan, la plus grande banque des Etats-Unis, dont les analystes prédisent des perspectives macroéconomiques « positives, sans déséquilibres majeurs apparents » dans le Royaume.

En s’appuyant sur la solidité des fondamentaux de l’économie nationale, JP Morgan estime que le pays peut sérieusement prétendre à une amélioration d’un cran de sa note souveraine pour devenir un «rising star», c’est-à-dire un passage de la catégorie spéculative à la catégorie investissement (investment grade).

D’après les auteurs de l’étude, le pays effectue une transition vers une industrie manufacturière plus technologique, stimulée par les investissements directs étrangers (IDE), ce qui pourrait soutenir une croissance plus forte.

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L’environnement extérieur est jugé confortable, grâce à des réserves de change adéquates, un soutien durable du FMI et une balance courante globalement équilibrée. Toutefois, le Maroc reste vulnérable aux chocs extérieurs, en raison de son exposition importante aux cours mondiaux clés (pétrole et blé à l’importation, phosphate à l’exportation).

Vers un changement de statut

La résilience économique, malgré plusieurs épisodes de sécheresse, renforce cette position. Le soutien du FMI à travers la Ligne de Crédit Flexible constitue un filet de sécurité appréciable. Bien que les écarts de taux soient déjà proches de ceux des obligations souveraines notées en catégorie « investment grade », il existe «un potentiel de surperformance supplémentaire en cas d’amélioration de la notation, notamment en période d’aversion au risque », affirme JP Morgan.

Actuellement, le Maroc est noté Ba1 (stable) par Moody’s et BB+ (positive) par S&P, tandis que Fitch l’a placé en BB+ (stable) depuis 2020. Quels sont, donc, les facteurs soutenant un changement de statut ? JP Morgan en apporte la précision : 1) cadre macroéconomique solide et prévisible ; 2) stabilité politique et sociale. 3) endettement modéré ; 4) bonne gestion des finances publiques ; 5) accès stable aux marchés financiers internationaux.

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«Le Maroc est l’un des rares candidats à un relèvement vers la catégorie investissement (rising star) dans le monde des obligations émergentes. Cela le rend particulièrement attractif dans les portefeuilles des marchés émergents», renchérit l’analyse.

Ainsi, J.P. Morgan recommande de surpondérer (Overweight, OW) la dette souveraine marocaine dans l’indice EMBIGD (Emerging Markets Investment Grade Bond), en raison de «ses fondamentaux macroéconomiques solides, de sa stabilité politique, du potentiel de relèvement de notation et du soutien crédible du FMI».

Les obligations marocaines s’échangent à des spreads très proches de ceux des pays notés investment grade, fait remarquer JP Morgan. L’obligation MAROC 2032 (BB+ chez S&P) s’échange avec un spread de 179 points de base. À titre de comparaison, les obligations de l’indice EM IG (Emerging Market Investment Grade) s’échangent autour de 162 points de base

Les auteurs de l’étude considèrent que « le potentiel de compression du spread est donc limité, mais un rehaussement de note pourrait générer une surperformance, notamment dans un environnement de crispation ».

 
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