Afrique

Forum «Ibrahim Governance Weekend»: Le Maroc, catalyseur stratégique de la coopération Sud-Sud

L’Afrique doit chercher sa propre voie en matière de développement humain et durable. Le message du Souverain, adressé aux participants à l’édition 2025 du Forum « Ibrahim Governance Weekend » qui a ouvert ses travaux dimanche à Marrakech, a mis en particulier l’accent sur quatre principaux axes pour un développement inclusif et durable en Afrique.

Le premier axe est relatif au changement de paradigme dans le mode de financement du développement. Le Souverain a souligné, dans son message, lu par le Conseiller royal André Azoulay, l’importance prioritaire et déterminante des ressources domestiques à mobiliser, de manière responsable et transparente, avec la mise en œuvre des réformes structurelles en vue d’améliorer le cadre macroéconomique. A cet égard, la priorité réside dans la mise au point des mécanismes innovants de financement du développement, combinés efficacement aux transferts de la diaspora africaine. En effet, les modes classiques de financement ont montré leurs limites à travers l’aide publique au développement et le recours aux emprunts externes, générateurs d’endettement. Le deuxième axe, relatif à l’instauration d’un environnement institutionnel, économique et social, propice au développement, est tout aussi incontournable. A cet égard, le message royal a mis l’accent sur l’importance de l’investissement productif à haute valeur ajoutée, l’entrepreneuriat et la création d’emploi, en accélérant les réformes relatives à la bonne gouvernance, à l’amélioration du climat des affaires, au renforcement de la transparence et la promotion des valeurs d’éthique. Le troisième axe afférent au renforcement et à la dynamisation des échanges intra-africains, et donc à l’intégration économique du continent, est une « nécessité impérieuse dans un monde globalisé ».

Aujourd’hui, la part de l’Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas les 3%, et les échanges intra-africains représentent 16% du volume total du commerce intracontinental, contre 60% en Europe et 50% en Asie. Face à cette réalité, le lancement de la Zone de libre-échange continentale Africaine est une première réponse pertinente pour faire du commerce intra-africain un catalyseur de croissance et de développement durable, avec une priorité à l’industrialisation locale. Le quatrième axe, tout aussi fondamental, vise la valorisation des ressources naturelles que recèle le continent. L’Afrique ne devrait plus se limiter à l’exportation des matières premières. D’où la priorité des activités de transformation à haute valeur ajoutée, qui sont aussi sources d’emploi et d’intégration économique régionale.

Ainsi, le financement du développement en Afrique est un enjeu majeur requérant une démarche multidimensionnelle, avec des solutions innovantes, solidaires et adaptées au continent. D’où l’appel du Souverain en vue d’une mutualisation des efforts aux niveaux à la fois national, régional et mondial. A cet égard, la réduction du coût de financement passe nécessairement par une baisse des taux d’intérêt actuellement élevés, imposés aux pays africains sur les marchés financiers internationaux. Dans cette optique, le Royaume du Maroc s’est déjà illustré à travers la mise en place du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et de Casablanca Finance City, en tant que «hub financier régional majeur», au niveau continental.

 
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