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Startups : Et si on levait le voile sur les autres problématiques ?

Récemment, l’écosystème startup a enregistré la création d’un fonds destiné à soutenir l’offre de financement. Même si cette initiative semble novatrice, elle n’occulte cependant pas certaines réalités pesant sur les startups.

« C’est une bonne nouvelle pour tout l’écosystème », commente Marwa Cheikh Youssef, Présidente du Mouvement Tech Innovant Hack&pitch. Hier, au Maroc, un mémorandum d’entente visant le lancement de mécanismes de financement innovants pour les fonds de startups a été signé à Rabat, entre le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, le ministère de l’Économie et des finances, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et la Caisse de dépôt et de gestion.

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Cette offre de financement s’inscrit ainsi dans le cadre de la stratégie de développement du numérique et plus précisément de l’offre startup Maroc qui prévoit un véritable dispositif de soutien dans le cycle de vie des entreprises Tech. « En effet, même si cette action est louable et aura des effets positifs sur l’écosystème entier, il faut cependant remarquer que le financement n’est pas le seul défi des startups », fait observer Marwa. Expliquant que « aujourd’hui les startups ont besoin en plus de dispositifs de financement, de leviers d’accompagnement psychologique pour les aider à relever ce défi qui est aujourd’hui tabou ».

Selon notre interlocutrice, « au sein de nos incubateurs quand nous écoutons les startupeurs, on se rend compte que les problématiques qui sont à la base des échecs sont plus d’ordre psychologique ». De son côté, Andrea Bises, Co-Fondateur de la Fédération Fintech, revient sur les difficultés d’accès au marché. « Les startups au Maroc ont un véritable problème d’accès au marché et d’accès client. La startup Jumia est un exemple patent ». Et d’ajouter : « De plus, en termes de talents, elles ont du mal à recruter des talents pour mener les projets ».

La santé mentale des entrepreneurs, un sujet encore « tabou »

« En plus du financement, il est primordial de mettre en place des cellules d’écoute pour aider ces entrepreneurs à faire face aux pressions diverses », préconise Marwa. De son côté, Samira Ben Ali, co-fondatrice de Greentech, met le doigt en détail sur ce problème. « Le mode de vie d’un entrepreneur comporte des risques pour sa santé mentale. » Les causes à mon sens : 1. Manque de marché : Beaucoup de startups échouent parce qu’elles ne parviennent pas à trouver un marché viable pour leur produit ou service. Il est essentiel de mener des recherches approfondies pour comprendre le marché cible, évaluer la demande et s’assurer qu’il existe un besoin réel pour ce que la startup propose. 2. Problèmes de gestion : Une mauvaise gestion est souvent une cause majeure d’échec des startups.

3. Manque de financement : Le financement est crucial pour la croissance d’une startup. De nombreuses entreprises échouent faute de fonds suffisants pour soutenir leurs opérations ou pour investir dans le développement de leur produit. Surtout au Maroc, les appuis ne sont pas adaptés. 4. Manque d’adaptabilité : Les startups doivent être capables de s’adapter rapidement aux changements du marché et aux retours des clients. Si elles échouent à évoluer et à s’ajuster, elles risquent d’être dépassées par la concurrence. 5. Concurrence féroce : De nombreux marchés sont saturés de startups concurrentes. Si une entreprise ne parvient pas à se différencier ou à offrir une proposition de valeur unique, elle peut avoir du mal à se faire une place. Même en prenant toutes ces mesures, le succès n’est pas garanti ».

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Pour rappel, selon la dernière étude de 2023 concernant ces derniers, elle nous apprend que 54 % d’entre eux qui ont démarré leur activité en 2018 ont dû la fermer au maximum trois ans plus tard. Ce chiffre s’aggrave encore pour les plus jeunes puisque 78 % des microentrepreneurs de moins de 30 ans ont cessé leur activité après trois ans. Le mode de vie d’un entrepreneur comporte des risques pour la santé mentale souvent méconnus par les premiers concernés.

 
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