L’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) a lancé, avec le soutien d’une coalition d’associations féministes, de syndicats de l’enseignement et de représentants de parents d’élèves, une campagne nationale pour lutter contre les stéréotypes sexistes dans le système éducatif marocain.
Cette initiative, baptisée “Pour une école de l’égalité”, vise à transformer l’école en un espace véritablement inclusif, où filles et garçons peuvent s’épanouir sans subir les effets des préjugés de genre.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique de long terme portée par l’ADFM, déjà à l’origine d’un mémorandum adressé au ministère de l’Éducation nationale en 2022, et de multiples actions de plaidoyer menées auprès des parlementaires et des institutions éducatives. Il s’aligne également sur les objectifs de la réforme éducative en cours, qui entend moderniser le système scolaire tout en y intégrant les principes d’égalité.
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La campagne repose sur un travail approfondi, amorcé il y a deux ans, et enrichi récemment par une étude analytique sur les stéréotypes sexistes dans la vie scolaire. Cette enquête a révélé un écart persistant entre les discours officiels et la réalité vécue dans les établissements, où les activités, les interactions et les choix d’orientation continuent souvent de reproduire des normes genrées. Elle met en lumière l’existence de causes structurelles profondes, liées à la fois aux contenus pédagogiques, aux pratiques en classe et aux environnements sociaux, qui maintiennent ces inégalités.
Selon Aatifa Timjerdine, présidente de l’ADFM, si des progrès ont été accomplis en matière d’accès à l’éducation, le système peine encore à s’imposer comme un levier actif de lutte contre les stéréotypes. Le manque d’intégration réelle de l’approche égalitaire dans les pratiques quotidiennes de l’école nuit à l’ambition d’un enseignement équitable et inclusif.
Pour répondre à ces enjeux, la dynamique prévoit plusieurs actions sur le terrain au cours de l’année 2025, notamment des campagnes de sensibilisation dans les lycées, des formations à destination du personnel éducatif, ainsi qu’un recueil de témoignages sur les discriminations sexistes observées en milieu scolaire. L’objectif est d’engager un dialogue structuré avec les différents acteurs de l’éducation, afin de susciter une prise de conscience collective et de générer des engagements concrets.
Widad Bouab, membre du bureau de l’ADFM, insiste sur l’importance d’adopter une approche globale, qui tienne compte des dimensions législatives, sociales et culturelles. L’école, en tant qu’institution centrale de socialisation, a un rôle fondamental à jouer dans la transformation des mentalités et dans la construction d’une société plus juste.
La campagne “Pour une école de l’égalité” appelle ainsi à une mobilisation collective pour faire de l’égalité des genres un principe structurant de l’éducation. À travers une action concertée et une volonté politique affirmée, il s’agit de créer un environnement scolaire où chaque élève, quelle que soit son identité de genre, puisse apprendre, grandir et choisir son avenir librement.
