Economie

Fitch Ratings confirme la note du Maroc à «BB+» avec une «perspective stable»

Fitch Ratings maintient la note de défaut des émetteurs en devises à long terme (IDR) du Maroc à ‘BB+’ avec une perspective stable. L’agence prévoit une baisse de l’inflation à 5% en 2023 et à 3,7% en 2024 et demeure plus prudente que le gouvernement dans ses projections du plan d’assainissement budgétaire.

Les notes « BB+ » correspondent à un historique de politiques macroéconomiques saines et un cadre institutionnel qui a soutenu la résilience aux chocs, une composition favorable de la dette, y compris une part modérée de la dette en devises dans la dette de l’administration centrale, soutien officiel aux créanciers publics et un coussin de liquidité externe confortable.

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Fitch relève que ces notations sont néanmoins limitées par la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, une dette publique élevée et un déficit budgétaire plus important que les pairs, ainsi que la volatilité de la production agricole, soulignant la vulnérabilité du Maroc au climat. Le rebond économique fait face à des vents contraires : la croissance économique a ralenti en 2022 à 1,2% contre 7,9% en 2021, la production agricole s’étant contractée de 15% en raison d’une grave sécheresse.

L’agence américaine prévoit tout de même un redressement à 3%, du PIB en 2023 soutenue par une meilleure production agricole. Les performances agricoles restent tributaires des conditions climatiques. Le niveau des précipitations et le taux de remplissage des barrages ont été inférieurs aux attentes d’ici avril 2023 (5,43 milliards de mètres cubes ; contre 5,52 en avril 2022), menaçant les perspectives de l’agriculture pluviale.

En 2024, Fitch table sur une croissance de 3,2%, tirée par les secteurs industriels. Les risques à la baisse découlent de la forte inflation, du resserrement de la politique monétaire, du ralentissement chez les principaux partenaires commerciaux et des conditions météorologiques. Néanmoins, la mise en œuvre des principales réformes structurelles soutiendra l’investissement et la croissance économique. Inflation élevée : l’inflation a culminé à 10,1% en glissement annuel en février (contre une moyenne de 6,6% en 2022), tirée par l’inflation alimentaire (+20,1% en glissement annuel), en raison de pénuries d’approvisionnement local en raison du temps froid, de la pénurie d’eau et des coûts de production élevés.

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L’agence de notation prévoit par ailleurs une diminution de l’inflation à 5% en 2023 en raison de la hausse des taux d’intérêt, de la baisse des prix mondiaux des matières premières et de l’atténuation des pénuries d’approvisionnement. La baisse de l’inflation se poursuivra pour s’établir à 3,7% en 2024 et ce, même si elle sera supérieure à la moyenne à moyen terme, indique l’agence américaine de notation.

Le plan d’assainissement budgétaire du gouvernement prévoit une transition des subventions vers un système ciblé de transferts monétaires d’ici 2025, une réforme du système d’imposition des sociétés pour élargir l’assiette fiscale, l’harmonisation de la TVA, la monétisation des actifs publics et l’augmentation des dividendes des entreprises publiques. Il vise à ce que ces mesures permettent une augmentation des dépenses de 4% du PIB d’ici 2025 pour l’amélioration de la santé, de la protection sociale et de l’éducation. En outre, des salaires plus élevés et de nouveaux investissements dans les infrastructures hydrauliques sont prévus, tandis que des coûts d’emprunt plus élevés feront augmenter la facture d’intérêts.

Cependant, Fitch est plus prudente que le gouvernement dans ses projections. Les mesures visant à contenir les pressions inflationnistes constituent un risque baissier. Des subventions supplémentaires aux agriculteurs, la suppression tardive des subventions existantes et la pression des syndicats pour des salaires plus élevés pourraient peser sur les dépenses publiques.

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Le recouvrement des recettes pourrait ne pas atteindre les objectifs, car Fitch considère les projections de privatisation comme ambitieuses et s’attend à ce que la croissance du PIB soit inférieure aux prévisions budgétaires (nous supposons 3 % par rapport à l’hypothèse budgétaire de 4 %), bien qu’une inflation élevée gonflera les recettes.

 
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