Ferroviaire

Ligne Kénitra-Marrakech. Alstom veut aussi prendre le train

La décision imminente de l’ONCF n’est désormais plus qu’une question de semaines. A la fin des consultations avec les candidats en lice, les dés seront définitivement jetés pour savoir qui fournira les trains de la future ligne TGV Kénitra-Marrakech : un duel extrêmement serré, et, à la clé, un chèque de plusieurs milliards de dollars pour le géant qui aura disqualifié les offres rivales.

Les 1 500 personnes travaillant pour Alstom dans l’usine de Aytré dans la Rochelle retiennent leur souffle en attendant le clap final pour savoir qui remportera le marché de la fourniture des trains de la future ligne TGV Kénitra-Marrakech.

Après avoir fourni les tramways de Casablanca en 2016, les trains du géant français qui circulent sur le tronçon Tanger-Kénitra, depuis novembre 2018, l’usine de fabrication d’Alstom compte bien sur ce méga marché pour reprendre du poil de la bête.

Le géant français, qui a soumissionné à l’appel d’offres lancé par l’Office national des chemins de fer (ONCF) de 1,6 milliard de dollars pour la fourniture de 168 trains, compte bien rafler cette commande massive qui porte sur différents lots par types de matériel roulant des trains intercités aux rames de train express régional (TER) pour les régions de Casablanca-Settat, Rabat et Marrakech en passant par les rames nouvelle génération d’Al Boraq. Sur les 168 unités, la commande ferme concerne 132 unités, 36 étant en option.

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Face aux espagnols CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) et Talgo, le coréen Hyundai Rotem et le chinois China Railway Rolling Stock Corp (CRRC), les français espèrent retenir l’intérêt de l’opérateur national en raison d’une expertise reconnue et d’une présence de longue date au Maroc marquée par de gros marchés comme celui du TGV de Casa/Tanger. Le géant français cherche en priorité à décrocher la fourniture des rames destinées à l’extension de la ligne à grande vitesse (LGV). Avant le dépôt des candidatures définitives, les visites des délégations françaises dans le royaume se suivent et se ressemblent. Après les réunions tenues avec les autres concurrents en lice, CAF, Talgo et Hyundai, qui se sont déroulées courant août et septembre, une délégation du constructeur français, composée de commerciaux et de techniciens, est à Rabat depuis le début du mois pour rencontrer les équipes techniques de l’ONCF afin de mieux cerner leurs attentes et à ajuster leur offre technico-financière en conséquence.  

Pour ceux qui ne le savent pas encore, un opérateur public est tenu de recourir à la procédure du dialogue compétitif, s’il n’est pas en mesure de définir seul et à l’avance les moyens pointus et techniques pouvant répondre à ses besoins. Un procédé qui a ainsi l’avantage de laisser une plus grande liberté aux entreprises qui répondent au marché et donc d’exploiter au mieux leur expertise. Ce dialogue avec les candidats admis à participer à l’appel d’offres en vue de définir ou développer les solutions de nature à répondre à des besoins inédits et sur la base desquels ces candidats sont invités à remettre une offre.

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Pour rappel, la future ligne de train à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech, prévue pour 2029, soit un an avant le début de la Coupe du Monde, est déjà bien avancée depuis la signature d’un contrat de gestion du projet d’infrastructure entre le bureau national des chemins de fer marocain (ONCF) et un consortium franco-marocain composé des entreprises «Egis», «Systra» et «Novec».

Ces trois entreprises d’ingénierie étaient déjà impliquées dans le premier projet de ligne à grande vitesse entre Kénitra et Tanger.

D’après nos informations, Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom, ferait partie de la délégation qui accompagnera le Président français au cours de son déplacement dans le royaume, et qui devrait coïncider avec le dépôt définitif des candidatures.

 
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