Tremblement de terre

Les séismes ne tuent pas quand la construction répond aux normes et tient sur un sol ferme

C’est l’avis de tous les géophysiciens et sismologues. Les séismes ne provoquent pas forcément la mort, ce sont les bâtiments qui, s’ils ne sont pas construits selon les normes appropriées, deviennent des facteurs de danger lors d’une secousse tellurique. La magnitude d’un séisme joue un rôle majeur, mais pour les séismes de magnitude inférieure à 7, d’autres éléments peuvent influencer l’impact. Une magnitude dépassant 8, en revanche, peut détruire les structures les plus solides. Divers facteurs contribuent à déterminer si le bilan est léger ou lourd.

Il est tout à fait possible de survivre à un tremblement de terre d’une magnitude inférieure à 7. À titre d’exemple, le séisme qui a frappé l’État américain de Californie en 2019 n’a fait aucune victime, et il n’a pas non plus causé de dommages majeurs aux infrastructures, bien que sa magnitude soit supérieure à celle du séisme de 6,8 enregistré au Maroc le 8 septembre dernier. La clé réside dans un sol stable et dans la construction conforme aux normes de sécurité.

William J. McGuire, volcanologue et professeur émérite des risques géophysiques et climatiques à l’University College de Londres, confirme cet avis dans une déclaration à la BBC. Selon lui, un séisme de même magnitude que celui d’Al Haouz n’aurait pas causé autant de dégâts s’il avait eu lieu en Californie, par exemple, où les normes de construction sont meilleures.

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Il a souligné que « les séismes ne tuent pas les gens, ce sont les méthodes de construction qui le font ». Si des techniques de construction appropriées avaient été suivies, les bâtiments seraient restés debout malgré les secousses sismiques. Mcguire a révélé une autre raison pour la catastrophe de cette ampleur au Maroc : le séisme a eu lieu à seulement 18 kilomètres de profondeur, ce qui n’est pas considéré comme profond dans le contexte sismique. Cela a entraîné une énorme quantité d’énergie sismique dirigée vers la surface, ce qui a amplifié les dégâts.

La gravité d’un séisme en termes de nombre de victimes et de destruction est influencée par plusieurs facteurs, les plus importants étant les suivants :

La magnitude du séisme (Mw) : Les séismes sont évalués à l’aide de l’échelle de magnitude des séismes, qui a remplacé l’échelle de Richter. Le chiffre attribué à un séisme repose sur la distance parcourue par la faille et la force qui l’a provoquée.

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La profondeur du séisme : La profondeur à laquelle le séisme se déclenche sous la surface de la Terre est essentielle. Un séisme peu profond, comme celui au Maroc, à environ 18 kilomètres sous la surface, génère des vibrations et des secousses plus énergétiques car il y a moins de terrain en surface pour absorber l’énergie.

Structure des bâtiments : La résistance aux séismes dépend de la construction des bâtiments. Les constructions bien conçues peuvent absorber l’énergie sismique. Au Japon, un pays sujet aux séismes, des techniques telles que l’isolation sismique sont utilisées pour renforcer la résistance des bâtiments. Les experts en géophysique insistent sur la nécessité de mettre à jour régulièrement les lois sur la construction, en particulier dans les régions sismiques.

Densité de la population : La densité de la population dans une zone touchée peut considérablement influencer le nombre de victimes. Une densité élevée augmente le risque de décès lorsque des bâtiments s’effondrent.

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Type de sol : La capacité de survie lors d’un séisme dépend largement de la nature du sol. Un sol lâchement compacté avec des sédiments humides en surface est moins résistant aux secousses sismiques et peut subir une liquéfaction, transformant un matériau solide en substance liquide. Cela a été observé lors du séisme de Niigata en 1964 au Japon.

En comparaison, malgré un séisme en Turquie ayant fait plus de 50 000 victimes, la ville d’Erzin, située à seulement 80 kilomètres de l’épicentre, a miraculeusement échappé à la catastrophe. Aucun décès ni effondrement de bâtiment n’ont été enregistrés à Erzin, contrairement aux villes environnantes, en raison de sa position sur une couche de sol rocheux et ferme capable d’absorber les ondes de choc sismiques.

 
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