Entre l’implantation d’un projet international en cybersécurité, la création d’une école de basket affiliée à la NBA, d’un centre de formation footballistique de niveau élite, et d’une école de management hôtelier certifiée par l’École hôtelière de Lausanne, l’Université Mohammed VI Polytechnique multiplie les initiatives. Au Maroc comme à l’international, avec de nouvelles antennes à Paris, Montréal, Washington, l’UM6P affiche clairement ses ambitions globales.
Inauguré en janvier 2017, le premier campus de l’UM6P, dans la ville verte de Benguérir, est l’un des symboles clés du nouveau Maroc esquissé dans le modèle de développement. Orientée vers la recherche appliquée et l’innovation, l’UM6P, présidée par le polytechnicien Hicham El Habti, ambitionne de former des leaders capables de répondre aux grands défis que doit relever le royaume, mais aussi tout le continent, tels que la sécurité alimentaire, le développement durable, la croissance démographique ou encore les changements climatiques. À observer de loin, on peut comprendre que l’enjeu est de faire émerger un MIT continental, pour donner les moyens à tous les étudiants du continent de se réaliser. De plus au-delà du regard d’optique, on peut apercevoir que sa mission sociale social dépasse le champ d’intervention d’une université classique. Sécurité alimentaire et transition énergétique à travers InnovX (capitalisée à 2 milliards de dirhams), hôtellerie, sport ou encore investissement dans les startups innovantes via UM6P Ventures, qui a mobilisé, en 2024, un montant de 500 millions de dirhams pour soutenir des jeunes pousses au Maroc et en Afrique… Ce sont quelques-uns des domaines où se positionne une structure au chiffre d’affaires de 1,44 milliard de dirhams en 2022 et qui accueille un peu plus de 8 750 étudiants dans ses campus de Benguerir et de Rabat. Aujourd’hui à la lumière de dynamique fulgurante on est en droit de se poser des questions de sens sur le modèle et plus encore, vocation de cette université. « l’UM6P ambitionne de renforcer les passerelles entre la recherche scientifique, l’innovation technologique et l’entrepreneuriat mondial. Les États-Unis, qui concentrent plus des deux tiers du capital-risque mondial et abritent plus de 600 licornes, constituent un territoire incontournable pour toute institution qui aspire à jouer un rôle moteur dans les transformations globales liées à la transition énergétique, à la sécurité alimentaire ou encore à l’intelligence artificielle. », nous confie, Mehdi El Khatib, Directeur Général du Global Hub de l’UM6P aux États-Unis, revient sur les enjeux de cette dynamique de l’UM6P. Et d’ajouter : « L’objectif est clair : faire du Maroc non seulement une plateforme de recherche et d’innovation tournée vers l’Afrique, mais aussi un acteur influent capable de co-créer des solutions de rupture face aux grands défis mondiaux ».
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Un levier de talent
Dans une sortie sur Jeune Afrique, le président de l’université a mis la lumière la mission première de l’institution en occurrence etre un creuset de talent. « l’UM6P ne fait pas de la science pour la beauté de la science », son patron explique que « le business model de l’université est basé sur les revenus que vont générer les activités liées à la formation, l’innovation et l’entrepreneuriat », que ce soit via le dépôt de brevets, la perception de royalties, la conclusion de contrats de recherche ou encore la dispense de formations. Dans tous les domaines –l’intelligence artificielle, l’hydrogène vert, la sécurité alimentaire et la transition énergétique – il y a un premier objectif, à savoir « faire avancer la science », mais aussi un second, alimenter le marché de l’emploi avec des profils de haut niveau. En attendant, doté d’un data center avec une capacité de calcul parmi les plus grandes d’Afrique, d’une école de codage (1337 à Benguerir) et d’un centre d’intelligence artificielle (AI Movement, le seul centre africain de recherche labellisé « centre de catégorie 2 » de l’Unesco) ; l’université se démarque sur le continent. Le marché mondial de l’enseignement supérieur et de la recherche est extrêmement compétitif et la guerre des talents est une composante fondamentale de l’expression de la puissance des nations. Le développement international de UM6P est une option stratégique majeur du Maroc dans ce contexte. Um6p y avance sans aucun complexe. Nous devons tous en être fiers.’’ Pour rappel, depuis son inauguration, l’UM6P poursuit sa mission de promotion de l’apprentissage, la recherche et l’innovation centrés sur l’Afrique. L’université se concentre sur des domaines tels que l’agriculture durable, les énergies renouvelables et la transition verte, l’intelligence artificielle et la science des données, la sécurité de l’eau et l’innovation industrielle. Sa communauté académique compte aujourd’hui près de 7 300 étudiants, issus de 40 nationalités, dont 1 000 doctorants. Avec 80 % des étudiants bénéficiant de bourses, dont 60 % à plein financement, l’UM6P fait de l’inclusion et de l’accessibilité le cœur de sa mission. Son écosystème entrepreneurial a accompagné plus de 1 000 fondateurs et porteurs d’idées, contribuant à transformer la recherche en entreprises viables », déclare Hamid Ben Elafadil le Président de Jadara Foundation et Fondateur de Y.E.S Africa, une initiative pour la formation des talents, déclare.
Pour rappel, à travers ses différentes antennes, en France, au Canada et aux États-Unis, l’UM6P pose également les jalons d’une autre ambition du groupe, qui se voit en Massachusetts Institute of Technology (MIT), prestigieuse université américaine aux 5 milliards de dollars de revenus en 2024, aux plus de 11 000 étudiants et plus de 100 prix Nobel décrochés depuis sa fondation. « Nous sommes encore une université de petite taille avec quelque 400 professeurs permanents, contre 1 000 pour le MIT. Pour changer d’envergure, nous nous assurons une présence dans les hubs d’innovation dans le monde », confie El Habti à Jeune Afrique.
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