Energie

Après la «bombe» de l’OPEP, le marché pétrolier sur le point de craquer

En ce début de semaine, les cours du pétrole baissent encore sur le marché mondial et devraient vraisemblablement entrer dans une longue période de turbulence, suite à la décision de l’Opep+ d’accélérer la production à l’heure où les prix sont déjà bas.

Huit pays membres ont déclaré, samedi 3 mai, qu’ils sortiraient de terre 411.000 barils/jour en juin, soit autant qu’en mai, alors que le plan de réintroduction initial prévoyait seulement 137.000 barils supplémentaires et au moment même où les prix dévissent, lestés par la guerre des droits de douane.

« L’Opep+ a lancé une bombe sur le marché pétrolier », résume Jorge Leon, de Rystad Energy. « Après le signal du mois dernier, la (nouvelle) décision envoie un message clair: le groupe change de stratégie et cherche à regagner des parts de marché après des années de coupes », poursuit l’analyste dans une déclaration à l’Agence France-Presse.

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Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par l’Arabie saoudite et leurs alliés conduits par Moscou, ont noué en 2016 un accord appelé Opep+ pour mieux peser sur le marché.

Ces 22 pays, pour la plupart très dépendants de la manne pétrolière, jouaient jusqu’à récemment sur la raréfaction de l’offre pour doper les prix, gardant en réserve des millions de barils.

« La communication officielle de l’Opep+ indique que le groupe remet des barils sur le marché parce que +les fondamentaux sont sains et que les stocks sont faibles+ », relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

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« Pourtant, les prévisions de croissance mondiale se sont effondrées en raison de la guerre commerciale acharnée entre les États-Unis et le reste du monde, et l’augmentation de la production ne fait qu’aggraver les problèmes de surabondance de l’offre », explique Mme. Ozkardeskaya.

« La semaine dernière, l’Arabie saoudite avait déjà laissé entendre que quelque chose d’important était sur le point de se produire en déclarant qu’elle était prête à tolérer une baisse des prix du pétrole pendant une période prolongée. La nouvelle du week-end n’a donc pas été un choc, mais les raisons de cette décision restent incertaines », a-t-elle poursuivi.

Challenge (Avec Agences)

 
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