Economie

Boycott des marques américaines. Le prix à payer en termes d’emplois et d’investissements

Le boycott de marques américaines considérées comme pro-israéliennes soulève des questions complexes sur les enjeux économiques et les implications pour les entreprises et les employés locaux. Selon un certain nombre d’analystes, il est crucial d’adopter une approche réfléchie et nuancée, en tenant compte à la fois des préoccupations politiques et des réalités économiques.

Au Maroc, un appel au boycott de marques américaines cataloguées comme pro-israéliennes a été lancé en réaction à la guerre entre Israël et le Hamas, suscitant des débats sur les implications économiques de cette action. En effet, les partisans du boycott expriment leur désaccord avec les politiques israéliennes. Mais quel sera le prix à payer en termes d’emplois, d’investissements et de développement économique ? Un dilemme complexe qui soulève des interrogations quant aux conséquences à long terme de cette forme de protestation. Examinons de manière approfondie les aspects économiques liés à ce boycott et les arguments avancés par des analystes.

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L’appel au boycott trouve son origine dans la guerre entre Israël et le Hamas, qui a suscité de vives réactions dans plusieurs pays, y compris au Maroc. Parmi les entreprises ciblées par cet appel, on retrouve Carrefour et McDonald’s. Carrefour, dont les marques sont exploitées au Maroc par le groupe LabelVie, a déjà été visé par des actions de boycott par le passé. McDonald’s, leader de la restauration rapide au Maroc, est également concerné. Le franchisé marocain -comme ceux des pays du Moyen Orient – paye les frais pour un franchisé indépendant aux États-Unis qui aurait fait une action indépendante à l’insu de la Corporation. Ainsi, les entreprises Carrefour et McDonald’s sont ciblées par cet appel.

Un analyste souligne certains points importants à prendre en considération lors de l’évaluation de ce boycott. Il met notamment en avant le fait que ces marques emploient un effectif marocain, payent leurs impôts au Maroc et réalisent des investissements dans le pays. Par exemple, McDonald’s emploie plus de 3.000 collaborateurs au Maroc. L’enseigne ouvre régulièrement de nouveaux restaurants au Maroc, ce qui génère indirectement des emplois pour des milliers de Marocains, y compris des sous-traitants. Ces entreprises contribuent également à l’économie locale par le biais d’investissements et de dépenses publicitaires, créant ainsi un effet multiplicateur.

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L’analyste souligne également que le boycott de ces entreprises pourrait avoir des conséquences néfastes sur les jeunes étudiants marocains. En effet, des emplois chez des enseignes comme McDonald’s offrent aux étudiants l’opportunité de compléter leurs revenus, ce qui est un aspect important à ne pas négliger. De plus, ces entreprises offrent des possibilités de promotion et de développement de carrière, ce qui peut être bénéfique pour les employés marocains.

Quid des marques Instagram, WhatsApp et Waze ?

Cependant, il est également important de noter que certaines marques américaines, telles qu’Instagram, WhatsApp et Waze (qui est un produit israélien racheté par Google), s’en tirent plutôt bien, alors que dans le cadre d’un boycott, ces marques pourraient être prises en considération par ceux qui souhaitent exprimer leur désaccord avec les politiques israéliennes. « Comment se fait-il que cela ne soit pas le cas ?», s’interroge un analyste. Et d’ajouter : « Instagram n’emploie personne au Maroc. Il en va de même pour Waze. WhatsApp non plus. Si les marocains veulent boycotter, boycottons ces entreprises qui n’apportent rien au pays. Mais laissons les marques qui investissent au Maroc, qui ont des effectifs au Maroc, qui ont un management marocain, en plus. Il faut être raisonnable et ne pas succomber à un boycott, disons, imbécile », réagit notre interlocuteur.

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En effet, il est essentiel d’adopter une approche nuancée lors de l’évaluation d’un boycott. Si les consommateurs marocains souhaitent exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et remettre en question les politiques israéliennes, ils peuvent choisir de boycotter certaines marques américaines. Cependant, il est également essentiel de reconnaître les impacts économiques potentiels de telles actions.

 
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