Gestion des catastrophes naturelles : les défaillances du système
L’Institut royal des études stratégiques (IRES) souligne l’impératif de renforcer la culture d’anticipation face aux catastrophes naturelles au Maroc en utilisant des technologies innovantes. Dans un contexte mondial de multiples crises, la préoccupation centrale concerne les catastrophes naturelles, exacerbées par l’impact grandissant du réchauffement climatique, note L’Economiste dans sa livraison du jeudi 14 décembre.
Le dernier rapport de l’IRES met en évidence la croissance constante en fréquence et en intensité des catastrophes naturelles, entravant les avancées vers le développement durable, relève le quotidien indiquant que le Maroc, en raison de ses caractéristiques géographiques et de sa vulnérabilité au réchauffement climatique, est exposé à divers types de catastrophes naturelles, avec des risques accrus dus à des facteurs tels que la pression démographique, l’urbanisation, la littoralisation et le changement climatique.
Bien que le Maroc ait établi un cadre juridique et institutionnel solide au fil des ans, avec une stratégie nationale de gestion des risques de catastrophes naturelles et le Plan vigirisque pour anticiper les inondations, des lacunes persistent au niveau de la gestion locale, constate le journal. Dans ce sens’IRES souligne des défaillances dans la planification territoriale des risques et la gestion de crise, particulièrement dans les zones rurales et isolées, comme démontré par le séisme d’Al Haouz. L’absence de scénarios de coordination préalable et de plans locaux de prévention spécifiques aux zones touchées a entravé une réponse rapide et efficace.
Après le séisme d’Al Haouz, l’IRES préconise des approches novatrices dans les politiques publiques pour relever la vulnérabilité croissante du Maroc aux aléas climatiques. Des mesures opérationnelles sont proposées, incluant la nécessité de repenser le cadre juridique et institutionnel pour intégrer de manière globale les risques de catastrophes, en tenant compte des effets de l’action humaine. L’institut recommande également des approches stratégiques de résilience multicrise, intégrées aux politiques nationales et locales, tout en encourageant une culture d’anticipation des risques grâce à l’adoption de technologies innovantes telles que les technologies spatiales, la robotique et l’intelligence artificielle.
Les insuffisances identifiées par l’IRES soulignent des enjeux structurels, en particulier l’importance de la science et de la connaissance dans la prévention et la gestion des risques. La gouvernance dans ce domaine pâtit d’une intégration insuffisante des données scientifiques, sociologiques et culturelles, accentuée par l’obsolescence des cartes géologiques, l’absence d’une veille territorialisée des risques et la fragmentation des données.
Le gouvernement marocain, en réponse au tremblement de terre d’Al Hoceima en 2004, a renforcé sa politique de réduction des risques de catastrophes naturelles. La Stratégie Nationale de la Gestion des Risques de Catastrophes Naturelles (2021-2030) repose sur trois principaux objectifs : améliorer la connaissance des risques, promouvoir la prévention pour renforcer la résilience, et améliorer la préparation pour un relèvement rapide. Des plans d’action spécifiques ont été élaborés, impliquant divers acteurs et reposant sur cinq piliers stratégiques.