Capital-investissement

Le salut viendra-t-il finalement du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement ?

Cette semaine sera marquée, pour le secteur financier marocain, par l’organisation de la dixième conférence annuelle de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC).

En présence de tout le gotha de la finance au Maroc dont l’actuelle ministre de l’Economie et des Finances, plusieurs de ses prédécesseurs, la présidente de l’AMMC, plusieurs patrons de grands institutionnels locaux et enfin, le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, les intervenants à  cet événement ont pratiquement fait l’unanimité sur quelques constats qui militent pour la nécessité de développer l’industrie du capital investissement au Maroc pour en faire un véritable vecteur de développement économique inclusif et durable.

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En effet, en représentant à peine 1% des fonds investis par les investisseurs à long terme (dont notamment les assureurs et les organismes de prévoyance) au Maroc (contre une moyenne entre 10 et 15%) dans les pays développés, le private equity reste très largement dépendant du soutien des organismes internationaux de développement multilatéral (les DFI dans le jargon). Ce qui fait dire au président de l’AMIC qu’une telle situation est intenable en mettant le financement de notre appareil productif en situation de dépendance vis-à-vis des politiques publiques étrangères ! D’ailleurs, ces mêmes DFI sont devenus très réfractaires aux fonds d’investissement mono pays.

Sur un autre registre qui étaye tout le chemin qui reste à parcourir pour le private equity au Maroc, les levées de nouveaux fonds en 2022 ont à peine dépassé la barre du milliard de dirhams dont plus de la moitié sont le fait des nouvelles sociétés de gestion de fonds d’investissement agréées par l’AMMC à savoir, Valoris Capital et Redmed Private Equity. Quant au nombre de sociétés accompagnées par des fonds, il a atteint à peine une vingtaine (hors startups qui attirent de petits montants), dont le quart est à l’actif de Valoris Capital.

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Enfin, avec un cadre réglementaire qui, malgré les efforts fournis par l’actuel gouvernement (En réformant la loi sur les OPCC) demeure très en deçà de ce qui se fait dans les pays qui ont compris tout l’intérêt d’avoir une industrie forte du capital investissement (problématique de cumul de TVA non récupérées chez les fonds toujours non résolus, zéro incitation pour la transmission des entreprises familiales dont des dizaines de milliers risquent tout simplement de disparaître à cause de l’absence de la relève familiale….), le capital investissement au Maroc attend de pied ferme l’entrée en lice du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, en vue de changer de dimension et jouer enfin le rôle qui devrait être le sien dans le financement de l’économie réelle.

 
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