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Nouveau massacre à Gaza: 104 civils tués lors d’une distribution d’aide

Plus de cent Palestiniens ont été tués jeudi à Gaza pendant une distribution d’aide humanitaire qui a tourné au chaos, a annoncé le Hamas en accusant les soldats israéliens d’avoir ouvert le feu sur une foule affamée, alors que la guerre a déjà fait plus de 30.000 morts dans le territoire menacé de famine.

Des sources israéliennes ont confirmé que des soldats, se sentant « menacés », avaient tiré à balles réelles mais nié que ces tirs soient responsables de ce bilan. L’armée a fait état de « dizaines de morts et de blessés », bousculés ou piétinés par la foule qui a « encerclé les camions et pillé » les cargaisons.

Après bientôt cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste, l’ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza assiégée par Israël, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.

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Jeudi, un médecin de l’hôpital al-Chifa de Gaza-ville, dans le nord, a annoncé que les soldats avaient tiré sur « des milliers de citoyens » qui se précipitaient vers des camions d’aide.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de 104 morts et 760 blessés.

Des témoins ont raconté à l’AFP des scènes pendant lesquelles des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide dans un rond-point de l’ouest de la ville.

Le ministère de la Santé du Hamas avait annoncé tôt jeudi que « plus de 30.000 » personnes ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, après des bombardements dans la nuit qui ont fait 79 morts.

« La famine se profile »

Cette guerre est déjà, et de très loin, le plus meurtrier des cinq conflits ayant opposé Israël au mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Les pays médiateurs ont dit espérer une trêve avant le début du ramadan, qui commence le soir du 10 ou le 11 mars, mais sans faire état d’avancées concrètes.

« Le bilan des morts à Gaza a dépassé les 30.000, en grande majorité des femmes et des enfants. Plus de 70.000 Palestiniens ont été blessés. Cette violence effroyable et ces souffrances doivent cesser. Cessez-le-feu », a lancé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

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A travers la bande de Gaza, les civils sont pris au quotidien dans les combats et les bombardements, qui n’ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé des milliers de familles à fuir.

« Nous n’avons pas mangé de pain depuis deux mois. Nos enfants sont affamés », a raconté à l’AFP Muhammad Yassin, un homme de 35 ans habitant à Zeitun, dans le nord, qui est sorti tôt le matin pour acheter de la farine et a trouvé « des milliers de gens qui attendaient depuis de longues heures pour avoir un ou deux kilos de farine ».

« C’est un crime et un désastre. Un monde tellement injuste », a-t-il ajouté.

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont « illimités ». « La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d’enfants font face à un traumatisme quotidien », a affirmé l’Unrwa.

Challenge avec AFP.

 
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