Les chroniques de Jamal Berraoui

Financement des partis. La preuve par les comptes

Pas de démocratie sans partis, pas de partis sans moyens, c’est la problématique du financement posée aux systèmes représentatifs. 

Rappelons certaines vérités politiques, prouvées par les chiffres et qui nécessitent une réponse institutionnelle, rapide, claire et efficace. Tout d’abord, le financement des partis n’est pas une charité publique. Si l’on veut que les partis politiques encadrent les citoyens, qu’ils les mobilisent lors des échéances électorales et autour des questions nationales, il faut se rendre à l’évidence, il leur faut des moyens financiers. Ceux-ci sont de plus en plus importants à être nécessaires pour une vie politique saine. Les moyens propres des partis, au Maroc comme ailleurs, sont totalement insuffisants. Il y’a deux choix dans les démocraties occidentales. Celui des USA où les candidats collectent tous les capitaux qu’ils peuvent auprès des puissances d’argent. C’est le lobbying à ciel ouvert et c’est ce qui arrête tout projet de loi sur les armes malgré les tueries, permet la prolifération des climatosceptiques au congrès et même à la Maison Blanche.

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L’autre voie, c’est celle du financement public contrôlé, limité, pour éviter que les partis politiques et leurs candidats ne soient animés par d’autres motivations que celle de leur conception de l’intérêt général. C’est la voie que le Maroc a choisie après plusieurs échéances pourries par l’argent sale, y compris celui de la drogue. Ce que démontre le rapport d’audit, c’est que certains partis ne sont que des boutiques à utiliser l’argent public. Les sérieux ? Les huit partis représentés au Parlement, ceux qui animent la vie politique, ont des candidats, couvrent un nombre conséquent de circonscriptions et ont un nombre d’élus correspondant peu ou prou à leur poids dans la population.

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Pourtant, on en a 32 et ce chiffre ne varie pas. Certains d’entre eux osent parler de ‘‘manque d’éthique des politiques’’ quand ils détournent éhontément, sachant que la Cour des comptes veille au grain. Ils pourrissent la démocratie parce qu’ils nourrissent le populisme, qu’ils vendent souvent les tazkiyates et ils sont nombreux à le faire. Il faut les poursuivre pour réclamer les fonds publics indûment perçus, c’est-à-dire détournés et réfléchir au moyen légal de les dissoudre. Il n’y a pas 32 partis au Maroc, il y en a 8, les autres c’est un fatras de boutiques, pour ne pas dire de gangs par exemple. 

 
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