Phosphates

OCP Green Water : nouvel exploit

Œuvrer et progresser dans la discrétion en se nourrissant de patience et de sagesse. A travers OCP Green Water, le géant mondial des phosphates donne actuellement le meilleur exemple d’une entreprise nationale, notamment dans le domaine crucial et stratégique de la production et de la gestion des eaux non conventionnelles.

Par M. Amine.

En cet été chaud, très chaud, c’est une nouvelle très « rafraichissante ». Initialement fixé pour 2027, l’objectif d’autonomie totale en eau non conventionnelle, fixé par le Groupe OCP, est pratiquement atteint dès cette année. Ainsi, le 14 juillet, a été inauguré le premier ouvrage (au Maroc) à permettre le transfert d’eau dessalée sur une distance de 203 kilomètres. Cet ouvrage, réalisé en un temps record de 24 mois, est alimenté par une nouvelle unité de dessalement réalisée au niveau de la plateforme de Jorf Lasfar, pour être dédiée spécifiquement à l’alimentation en eau non conventionnelle au profit de Khouribga, avec une capacité de transfert de 80 millions de mètres cubes d’eau dessalée, par an. Presque les 2/3, soit 50 millions de mètres cubes, seront destinés à couvrir les besoins industriels du site minier de Khouribga (79% de la production totale du Groupe OCP, en 2024), 25%, soit 20 millions de mètres cubes, seront dédiés à l’irrigation agricole, et 12,5%, soit 10 millions de mètres cubes, seront réservés aux besoins de la population de la ville en eau potable. Ce qui va permettre d’alléger substantiellement les prélèvements d’eau opérés au barrage d’Aït Messaoud, et donc de profiter à d’autres régions en manque d’eau. En fait, les retombées positives sont multiples. Outre le renforcement continu de la maitrise des risques inhérents au stress hydrique, le projet, d’un coût global estimé à 5 MMDH, va aussi générer, en phase d’exploitation, une centaine d’emplois permanents. A cela s’ajoute l’accumulation d’un savoir faire et d’une expertise nationale, appelée à s’étendre à toutes les régions du Maroc, voire au-delà des frontières.

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Prochaine étape : la mise en œuvre, en 2026, du pipeline d’eau dessalée Safi-Gantour (S2G) qui devra relier la nouvelle station de dessalement, en cours de réalisation, aux plateformes industrielles et minières de Mzinda, Benguerir et Louta, tout en assurant l’alimentation en eau potable des villes de Benguerir, Marrakech et Youssoufia. La ville de Safi, auparavant connue pour sa pauvreté et sa misère, se transforme ainsi en « source de vie », grâce à ses usines de dessalement de l’eau de mer. Il faudra juste adopter une vision large et à moyen terme pour intégrer et maitriser les risques inhérents au dessalement de l’eau de mer sur les écosystèmes marins. Une dimension qui semble avoir été bien intégrée dans la recherche scientifique appliquée au sein de l’UM6P.

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Et il ne s’agit pas seulement d’eau de mer dessalée, puisque le traitement des eaux usées alimente, depuis le 15 juin dernier, le pipeline du site minier de Gantour (Benguerir-Youssoufia), depuis la station de traitement des eaux usées (STEP) de Marrakech, sur une distance de 80 kilomètres. Projet réalisé lui aussi en un temps record de moins d’un an. A cela s’ajoute la priorité du recours aux énergies renouvelables, principalement le solaire et l’éolien, en matière de dessalement de l’eau de mer. Ainsi, quand on veut, on peut. A condition de garder le cap, en restant loin ambiances festives et des odeurs nauséabondes des « danses préélectorales ».       

 
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