Economie

Quelle corrélation entre richesse économique et l’anglais ?

Plusieurs études ont montré que plus un pays parle anglais, plus il a tendance à être riche. Est-ce à dire que l’anglais favorise l’émergence des pays en développement ?

Si l’on en croit plusieurs études, la maîtrise de l’anglais est un facteur de richesse économique. Hyejin Ku et Asaf Zussman, respectivement Economistes à l’Université de Londres et de Jérusalem, démontrent tout d’abord que la maîtrise de l’anglais permet de dynamiser les échanges commerciaux entre des pays qui ne parlent pas la même langue à l’origine.  

Pour sa part, le chercheur Hayley Roppel, de l’Université d’Akron aux États-Unis, creuse le sujet, en se limitant à la zone de libre-échange du Sud de l’Asie, l’ASEAN. Il conclut que lorsque deux pays de cette région augmentent leur compétence en anglais (mesurée par leurs scores au test TOEFL) de 1%, leurs échanges bilatéraux bondissent de 7%, toute chose étant égale par ailleurs.  

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Mais qu’en est-il du PIB ? Chew Ging Lee, de l’Université de Nottingham, s’est posé la question. Pour cela, il étudie 43 pays sur l’ensemble des cinq continents en se basant lui aussi sur les résultats au TOEFL de leurs citoyens. À l’issue de ses calculs, il observe que l’anglais a permis d’accélérer la croissance des pays asiatiques et européens. Selon lui, plus la compétence en anglais d’un de ces pays est élevée, plus ses habitants ont des facilités à assimiler des connaissances, ce qui tire vers le haut la croissance.  Lee observe toutefois, que cette logique ne prévaut pas vraiment dans le cas de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Il en conclut que si la maîtrise de l’anglais peut clairement être un facteur de croissance, elle doit pour cela s’accompagner également d’institutions solides, d’un environnement politique stable et d’une bonne gouvernance.  

Christopher McCormik, le Vice-Président d’EF Education First est plus catégorique. Écrivant dans la Harvard Business Review , il affirmait que toute hausse de la maîtrise de l’anglais dans un pays donné s’accompagnait, pour presque chacun des 60 pays étudiés par sa société, d’une augmentation du PIB par habitant.  « Les études montrent clairement une corrélation positive entre les compétences en anglais d’une population et la performance économique du pays. Aussi bien le PIB que le Revenu national brut progressent », assurait-il. McCormick observait d’ailleurs, graphe à l’appui, que le RNB par tête et l’aisance en anglais étaient presque parfaitement corrélés.

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Enfin, l’anglais semble favoriser le développement économique des pays les moins avancés. C’est tout du moins ce que se sont attelés à démontrer, en 2010, Robert Pinon et Jon Haydon du cabinet Eurmonitor, pour le Birtish Council. Ils avaient alors attribué à cinq pays (le Pakistan, le Rwanda, le Cameroun, le Nigéria et le Bangladesh) une note censée refléter la performance économique sur plusieurs critères (climat des affaires, chômage, revenu brut par habitant, investissements étrangers, etc…).  Résultat : les trois pays anglophones faisaient beaucoup mieux que ceux où le Français est la langue dominante (le Rwanda et le Cameroun). L’une des explications possibles est que les pays anglophones séduisent (logiquement) davantage les pays anglo-saxons, qui sont des gros pourvoyeurs d’IDE, avec des investissements représentant 33 à 41% du total. Des chiffres qui tombent à moins de 2% pour le Rwanda et le Cameroun.  Si bien que les auteurs du rapport soulignaient qu’en 2008, le Rwanda avait décidé de remplacer le français par l’anglais dans ses écoles pour dynamiser davantage son économie et attirer davantage de capitaux. 

 
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