Gaz naturel. L’ONHYM lance sa société de transport et de stockage
Deux ans après avoir reçu l’accord du gouvernement matérialisé par la publication de la décision au Bulletin Officiel n°7014, en date du 19 août 2021, l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) lance Onhym Midstream Co. Cette nouvelle filiale qui a pour objet « le transport de gaz naturel, notamment la gestion, la construction et le développement des réseaux de transport, l’entretien, la réparation et la construction d’infrastructures liées au transport de gaz, en plus des activités liées au stockage », est dirigée par Mohammed Benzaria.
Onhym Midstream Co. qui a en charge du développement du réseau de transport et du stockage stratégique du gaz naturel», a pris la forme d’une société anonyme (SA) avec un capital initial de 300.000 DH, qui sera augmenté par l’ONHYM en fonction de ses futurs besoins en financement.
Recruté suite à l’appel à candidature interne lancé le 7 juillet 2022 pour occuper le « poste de directeur du pôle Midstream », Mohammed Benzaria, ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure d’arts et métiers ParisTech, est chargé de « développer les activités de l’ONHYM en lien avec le secteur Midstream, qui correspondent aux infrastructures de transport et de stockage des hydrocarbures, de piloter et coordonner les projets et infrastructures stratégiques du Gazoduc Nigéria Maroc et Gazoduc Maghreb Europe (GME) ». Benzaria a également, entre autres, missions, de « contribuer à la recherche des partenaires internationaux, aux négociations et au suivi des contrats de partenariats en lien avec les activités Midstream », d’après sa fiche du poste qui précise que Mohammed Benzaria est directement rattaché Amina Benkhadra, directrice générale de l’ONHYM.
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Outre ces deux responsables, le conseil d’administration d’Onhym Midstream Co compte également un représentant de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’état, dirigé par Abdellatif Zaghnoun. A son démarrage, la nouvelle filiale de l’ONHYM table sur un chiffre d’affaires de 40 millions de DH qui devrait passer à 1,5 milliard de DH en 2030, selon les prévisions de l’Office dirigé par Amina Benkhadra.
Pour rappel, le gazoduc Nigeria Maroc, qui va coûter plus de 25 milliards de dollars, va relier, tout au long de la façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest, les champs gaziers du 1er producteur continental du pétrole, au Royaume. Il a été officiellement lancé au cours de la visite officielle du Roi Mohammed VI en 2016 à Abuja; et un accord y afférent avait été signé le 10 juin 2018. Ce projet titanesque, d’une longueur d’environ 5.700 km, sera construit en plusieurs phases et devra transiter par une dizaine de pays et régions en longeant leur littoral : Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Mauritanie et Maroc, avant d’atteindre l’Espagne.
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La Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) va investir 12,5 milliards de dollars pour obtenir une participation de 50% dans le projet. Elle finance conjointement le gazoduc à parts égales avec l’ONHYM. Plusieurs mémorandums d’entente (MoU) ont été signés ces derniers mois. Parmi eux, il y a celui signé entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Nigeria et le Maroc.
Deux autres ont été signés respectivement entre le Maroc, le Nigeria et la Mauritanie, d’une part, et le Maroc, le Nigeria et le Sénégal, d’autre part. Cinq autres mémorandums d’entente tripartites ont été conclus respectivement et successivement entre le Maroc et le Nigeria, d’une part, et la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part. De même, le 16 juin dernier, Amina Benkhadra et Maalam Mele Kyari, PDG de NNPC, ont procédé à la signature de MoU avec la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Liberia et le Bénin dans le cadre de la réalisation du gazoduc qui est déjà à la phase II de l’étude d’avant-projet détaillé. Ce dernier fait également l’objet d’une évaluation de l’impact environnemental et d’enquêtes sur les droits de passage.