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Projet de mine d’étain d’Achmmach. Le dernier combat de l’australien Atlantic Tin

Un peu plus de trois ans après avoir bénéficié d’un sursis auprès des autorités marocaines qui lui ont renouvelé le permis environnemental de son projet d’étain Achmmach, situé près de Meknès, le principal actionnaire, la société australienne Atlantic Tin, contrôlée par le fonds d’investissement minier suisse  Pala Investments, a tranché sur son avenir au Maroc : lever des fonds pour financer le lancement définitif de son projet minier ou le céder à un autre investisseur.

L’australien Atlantic Tin (ex-Kasbah Resources Limited) serait-il en train de livrer son dernier combat pour lancer une fois pour toute son projet d’exploitation de la mine d’étain située dans les collines à Achmmach au sud-ouest de Meknès ? C’est tout comme. En effet, le groupe minier qui avait viré, en 2017, tout son management et remercié l’intégralité de ses administrateurs pour non atteinte de ses objectifs de levée de fonds et d’avancement dans son projet, est toujours confronté à une crise de liquidités. Il faut dire que depuis l’arrivée, il y a cinq ans, du fonds suisse Pala Investments, qui y a injecté quelque 5 millions de dollars sous forme d’obligations convertibles à moyen terme, le nouveau Management d’Atlantic Tin subissait une grande pression pour avancer au maximum l’entrée en service de la mine d’Achmmach prévue en 2021 avant d’être repoussée à nouveau.

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Aujourd’hui, le lancement maintes fois repoussé du projet  de la junior minière australienne va faire l’objet d’une opération de levée de fonds d’ici un an pour mener à bien son développement, selon Atlantic Tin qui a affiché son intention. En attendant une évolution de son capital ou une levée de fonds pour lancer le projet, la société australienne, contrôlée par le fonds d’investissement minier suisse Pala Investments, vient de recevoir 3,5 millions de dollars australiens sous forme de prêt convertible de Pala, à un taux d’intérêt facial de 12% avec une maturité de deux ans. Ce montant doit permettre à Atlantic Tin de poursuivre ses activités préparatoires sur site, de boucler son processus d’autorisation.

Dans une ultime tentative de séduire de nouveaux investisseurs, l’ex-Kasbah Resources peut espérer d’autant plus que la crise du Covid-19, qui avait fait chuter substantiellement les cours d’étain à moins de 13.000 dollars la tonne (niveau jamais atteint depuis plus de 10 ans) et refroidi, du coup, les investisseurs potentiels, est derrière nous. « C’est une période passionnante pour Atlantic Tin. L’optimisation substantielle du projet et la valeur ajoutée ont été complétées depuis la publication de l’étude de faisabilité définitive (DFS) du projet de la mine d’Achmmach en 2018. Nous sommes maintenant en mesure de faire avancer un projet bien amélioré et sans risque. Achmmach reste le projet d’étain greenfield le plus avancé dans le monde et le meilleur endroit pour faire face à la pénurie d’approvisionnement en étain. Avec une ressource importante et de haute qualité et un emplacement stratégique à proximité des marchés européens et du bassin atlantique, nous sommes convaincus que le projet est bien placé pour devenir une plateforme importante pour un approvisionnement en étain fiable et à faible émission de carbone », souligne Evan Spencers, directeur général d’Atlantic Tin, dans un communiqué. En effet, selon l’étude de faisabilité définitive (DFS) réévaluée publiée, l’investissement prévu au départ serait réduit de 18% à 148 millions de dollars. Ce qui représente environ une économie de 26 millions de dollars.

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Kasbah Resources Limited, devenue Atlantic Tin, est une société cotée à la Bourse de Sydney sur l’Australian securities exchange (ASX) créé pour développer ce projet. C’est sa filiale marocaine Atlas Tin détient les droits sur la mine d’Achmmach. Outre Atlantic Tin qui en détient 75%, Atlas Tin compte également dans son capital des partenaires japonais, en l’occurrence Toyota Tsusho Corporation et Nittetsu Mining Co Limited qui en détiennent respectivement 20% et 5%. Pour rappel, le projet comporte l’extraction minière mais aussi la concentration du minerai dans une usine sur le site.

 
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